L’application de messagerie instantanée dédiée aux agents de l’État a vu une forte augmentation de ses utilisateurs sur l’année 2020, à la faveur des deux confinements et de l’imbroglio autour du changement de politique de confidentialité de WhatsApp.
200 000 inscrits en 2020. 300 000 en 2021 ? C’est en tout cas l’objectif affiché par Tchap, l’application de messagerie instantanée de l’État créée en 2019, après avoir vu ses utilisateurs presque tripler en 2020. L’application a connu deux pics de croissance, à la faveur des deux confinements de mars et novembre.
« Lors du premier confinement, le nombre d'inscrits a doublé en trois mois, passant de 80 000 à 160 000. Pour le deuxième confinement, 20 000 nouveaux agents se sont inscrits en quelques semaines », témoigne Jérôme Ploquin, directeur de projet à la direction interministérielle du numérique (DINUM) auprès de L’Informaticien. Le ministère des Armées et de l’Intérieur, les deux corps d’États aux effectifs les plus importants, rassemblent à eux seuls 50 % des inscrits.
Tchap se veut être une « alternative de confiance pour l’ensemble des agents de l’État » écrit Jérôme Ploquin. Conçu par l’État, elle est développée sur un code open source adapté des logiciels Matrix et Riot. Pour pouvoir l’utiliser, il faut disposer d'une adresse gouvernementale de type .gouv.
Effet WhatsApp
Les récents déboires de WhatsApp – suite à la modification de ses conditions générales d'utilisation - ont confirmé l’ambition des créateurs de Tchap et accru l’intérêt des utilisateurs. Dans les semaines suivant l’annonce faite par WhatsApp, Tchap a enregistré 3000 inscriptions supplémentaires par semaine, nous a-t-on confié.
Face à l’exode des utilisateurs vers des applications comme Signal et Telegram, ou encore Olvid et Threema, WhatsApp a finalement reporté l’officialisation de sa politique de confidentialité au 15 mai. Un décalage qui ne change rien à l’équation, observe-t-on chez Tchap. « Une fois capté une masse importante d'utilisateurs, les applications comme WhatsApp ont vocation à gagner de l'argent. Elles peuvent le faire en introduisant de la publicité dans leur application ou en exploitant les données personnelles de leurs utilisateurs. Dans un cas comme dans l'autre, il semble difficile une fois cette étape franchie de continuer à développer des usages professionnels sur ces plateformes. »