Panasonic, ARM ainsi que des opérateurs britanniques et japonais ont décidé de couper toutes relations avec le géant chinois. Si la perte d’Android semblait catastrophique, le retrait d’ARM a lui des airs d’apocalypse.
Dix jours après que le gouvernement américain ait interdit la vente de produits et technologies américaines à Huawei, la liste des entreprises annonçant couper toutes relations avec le constructeur chinois s’allonge. Y compris en dehors des Etats-Unis. Google et Intel ont déjà annoncé leur défection, c’est désormais au tour du Japonais Panasonic d’indiquer qu’il ne fournira plus certains composants à Huawei.
Si Panasonic n’est pas une entreprise américaine, elle explique devoir appliquer le décret puisque certains de ses produits comprennent plus d’un quart de composants ou technologies provenant des Etats-Unis et tombent alors sous le coup de l’interdiction prononcée par Washington. Des opérateurs télécoms, qui ne sont pourtant pas des fournisseurs, ont également annoncé qu’ils ne se procureraient plus de smartphones chez Huawei. Il s’agit des Britanniques EE et Vodaphone ainsi que des Japonais NTT Docomo et SoftBank.
ARMless
Mais il y a bien plus handicapant encore. Plus terrible encore pour Huawei que de devoir se passer d’Android. La BBC a révélé une note interne selon laquelle ARM demande à ses équipes d’interrompre « tous les contrats actifs, support et autre engagement en cours » avec Huawei. ARM est une entreprise britannique, détenue par Softbank et, comme pour Panasonic, emploie pour ses puces et architectures des technologies américaines.
Si depuis le début de la crise, Huawei joue les fiers à bras, clamant l’autonomie de sa supply chain quant aux produits américains, l’annonce d’ARM risque de faire mal, très mal. Huawei explique produire ses propres SoC, sous la marque Kirin. Sauf que Kirin fonctionne sur une base ARM. Sans elle, impossible de développer de nouvelles générations de puces. Ce qui pourrait donc contraindre l’équipementier chinois, si la crise se prolongeait, de concevoir sa propre architecture de puces. Et encore, il faudrait que cette dernière soit compatible avec le pendant open source d’Android.