L’État a nationalisé le fabricant stratégique de câbles de télécommunication sous-marin ASN. Initialement française, l’entreprise avait été rachetée par Nokia en 2015.
L’annonce a été faite mardi 5 novembre. Le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Antoine Armand, a signé avec Nokia un contrat d’acquisition de 80 % des titres d’Alcatel Submarine Networks (ASN) pour 100 millions d’euros. ASN est valorisée à 350 millions d’euros. L’opération a été menée par l’Agence des participations de l’État (APE). Le groupe finlandais conserve 20 % des parts afin de faciliter la transition. À terme, ces parts pourront être rachetées par l’État.
« La participation majoritaire de l’État dans cet opérateur vise à garantir l’indépendance numérique de la France et de ses partenaires européens », a justifié le ministère dans un communiqué. L’État renforce en outre son portefeuille actionnarial et les dividendes qui l’accompagnent, tout en maintenant une industrie stratégique et créatrice d’emplois sur le sol français.
750 000 km de câbles déployés
« L’acquisition d’ASN est un signal fort qui montre que nous sommes en capacité d’identifier et d’investir dans des activités stratégiques pour notre pays et nos partenaires européens. Je souhaite que cette doctrine, qui implique une vision de long terme, soit au cœur de notre action pour les années à venir », a déclaré Antoine Armand, cité par voie de communiqué.
Fondée en 1858, ASN conçoit et exploite des câbles de télécommunications sous-marins transocéaniques et régionaux, et propose des solutions pour des réseaux sous-marins de fibre optique. Un secteur stratégique en pleine croissance, par lequel transite 99 % du trafic transcontinental de données, rappelle le ministère. À ce jour, l’entreprise a déployé plus de 750 000 km de câbles transcontinentaux. ASN détient un tiers du marché mondial et se partage le secteur avec le leader américain SubCom et le japonais NEC.