Fin de partie pour les navettes autonomes circulant sur l’Esplanade de la Défense. Trop complexe, trop couteux, trop inadapté, le service expérimenté depuis 2017 est finalement arrêté.
Depuis 2017, La Défense expérimente les navettes autonomes (et électriques). Une expérience en plusieurs phases lors desquelles le Français Navya proposait sur l’esplanade plusieurs parcours en « Autonom Shuttle ». En avril dernier, l’établissement public écrivait, à l’occasion du démarrage de la phase 3, « vous avez été plus de 69 000 voyageurs transportés par les navettes autonomes durant les deux premières phases ». Trois mois plus tard, ils n’ont vraisemblablement été que « plus de 30 000 voyageurs, dont 97% satisfaits, à utiliser les navettes autonomes ».
On ne sait où sont passés la moitié des voyageurs annoncés plus tôt cette année. Pour passer par La Défense quotidiennement, nous n’avons pu que nous étonner de ces chiffres. En effet, en tout et pour tout, nous n’avons vu ladite navette en fonctionnement qu’une petite dizaine de fois en deux ans. Et encore, toujours sur la ligne Leonard de Vinci – Grande Arche. Sur la seconde, allant du Moretti à la Grande Arche, la navette autonome a surtout brillé par son absence.
Escargot autonome
Toujours est-il que l’expérience touche à sa fin. « Paris La Défense ne souhaite pas reconduire l’expérimentation » écrit sur son site l’établissement public. En cause, un bilan mitigé : « l’objectif de passage en « full autonome » et la progression de la vitesse de circulation des navettes » n’ont pas abouti, les navettes étant limités à 20 km/h, sécurité oblige dans un lieu où circulent piétons, cyclistes et trottinettes.
Et malgré les adaptations apportées à l’Esplanade, notamment un marquage au sol, « l’exploitation du service a été complexe en raison de difficultés liées à la connexion ; la technologie n’a également pas su s’adapter aux mutations de l’environnement, aux événements de Paris La Défense (marché de Noël, Food Trucks, …) et aux nombreux flux variés sur le site » selon l’établissement. S’y ajoute le coût d’exploitation d’un service qui ne rapporte rien : le transport est en effet gratuit pour les usagers.