La Commission nationale de l'informatique et des libertés a infligé une amende de 3 millions d’euros à Voodoo pour avoir suivi l’activité en ligne de ses utilisateurs sans leur consentement.
Plusieurs contrôles chez l’éditeur de jeux-mobiles Voodoo plus tard, la Cnil sévit. La licorne française a été condamnée à payer 3 millions d’euros pour avoir tracé l’activité des usagers sans leur accord. D’après la commission, Voodoo a utilisé le système d’identifiant technique d’Apple, « IDentifier For Vendors », pour suivre les habitudes de navigation des personnes, « notamment les catégories de jeu qu’elles privilégient, afin de personnaliser les annonces vues », détaille la Cnil. Jusqu’ici, rien d’illégal.
Sauf qu’à l’ouverture d’un jeu, une fenêtre conçue par Apple (App Tracking Transparency ou ATT), doit recueillir le consentement ou non de l’utilisateur pour un tel suivi de ses activités. « Lorsque l’utilisateur refuse la « sollicitation ATT », une seconde fenêtre est présentée par la société VOODOO indiquant que le suivi publicitaire a été désactivé tout en précisant que des publicités non-personnalisées seront tout de même proposées ».
Manquement à la loi Informatique et Libertés
La Cnil a constaté toutefois que lorsqu’un utilisateur refusait de faire l’objet de suivi publicitaire, l'entreprise lisait tout de même l’identifiant de l’utilisateur et traitait des informations en lien avec ses habitudes de navigation et ce, à des fins publicitaires. Ce qui constitue un manquement à l’article 82 de la loi Informatique et Libertés qui attrait au consentement de l’utilisateur. L’entreprise a également trois mois pour se mettre en conformité, sous peine de se voir infliger une astreinte de 20 000 euros par jour de retard.
Dans un communiqué que l’AFP a pu consulter, Voodoo a indiqué qu’il allait « suivre l'ensemble des recommandations » de la Cnil. Minimisant au passage les accusations et assurant que l’identifiant « ne contient en aucun cas des données plus sensibles permettant de retracer l'identité d'un utilisateur ».