A l’occasion d’une audience, les dirigeants de Google, Facebook et Twitter ont été questionnés par les membres de la Chambre des Représentants sur leur manque d’action pour lutter contre la désinformation. Seul Jack Dorsey a admis que son réseau avait une responsabilité dans le mouvement insurrectionnel du 6 janvier dernier.
« Vos plateformes ont-elles une responsabilité à l’égard de l’élection présidentielle et le mouvement [insurrectionnel contre le Capitole] ? Juste une réponse par oui ou non», a demandé Mike Doyle, élu démocrate de la Pennsylvanie à la Chambre des Représentants des États-Unis. De l’autre côté de l’écran, trois visages familiers : Ceux de Sundar Pichai, Mark Zuckerberg et Jack Dorsey, respectivement patrons de Google, Facebook et Twitter.
Seul Jack Dorsey, patron de Twitter, a répondu par l’affirmative avant d’ajouter « mais vous devez également prendre en compte un écosystème plus large ». Sundar Pichai et Mark Zuckerberg, interrogés en premier ont tous les deux esquivé la question, le premier par une formule de communication, l’autre au prétexte que la question était trop complexe pour y répondre par oui ou non. L’extrait a été extrait par le journal The Recount ici.
La scène se déroule ce jeudi 25 mars pour audition à l’occasion de laquelle les patrons de Facebook, Google et Twitter ont été questionnés pendant plus de cinq heures par les membres du Congrès américain sur leur manque d’action pour lutter contre la désinformation, le 6 janvier dernier, et sur leur rôle dans l’insurrection du Capitole, à Washington, qui a fait cinq morts.
Rafales de questions
L’audition a témoigné également de l’insistance des pouvoirs publics américains à réguler des entreprises dont l’hégémonie questionne et inquiète, après une accélération des accusations et poursuites judiciaires ces dernières années à leur encontre.
Les questions des membres de la Chambre se sont concentrées sur leur rôle dans la propagation de fausses informations quant à l’issue de l’élection présidentielle, la remise en question de la crise du coronavirus, les dangers de tels outils dans les mains des enfants ainsi que sur les ambitions financières des entreprises à maintenir leurs usagers actifs en leur fournissant un contenu volontairement clivant.
« Vous n’êtes pas juste des passagers clandestins », a rétorqué Franck Pallone, élu démocrate du New Jersey. « Vous faites de l’argent [de ce type de commerce]. »
Certains Républicains ont également accusé ces entreprises de favoriser les opinions progressistes au dépend des idées conservatrices.
Intouchables
En réponse, les trois dirigeants ont défendu leur politique de lutte contre la désinformation ou les commentaires racistes à coup de chiffres. Sundar Pichai a rappelé que YouTube avait "supprimé 850 000 vidéos et bloqué près de 100 millions de publicités liées au Covid-19 en 2020", une politique mise en place en décembre dernier.
Les réponses évasives des trois dirigeants n’ont pas semblé être du goût des élus, dont beaucoup s’étaient fait une opinion avant même le début de l’audience rapportent les médias américains.
« Il y a cet air comme si vous sembliez intouchables dans les réponses aux questions auxquelles vous êtes sommés de répondre », a relevé un membre de la Chambre, cité par le New York Times.