Si IBM ou Google commencent à parler de plus en plus du quantique sous toutes ses formes, le Français Atos concrétise. Il a dévoilé hier à Bruxelles « Atos Quantum Learning Machine » (AQLM) qui est un simulateur quantique. « Simulateur », pas « ordinateur », car il « simule » donc jusqu’à 40 qubits. C’est donc un mini-supercalculateur logé dans un châssis plutôt classique qui permettra dans un premier temps à débuter la conception de logiciels pour l’informatique quantique.
AQLM se veut donc « une solution clé en main » à destination des chercheurs et autres développeurs ; elle est disponible en 5 configurations de puissance (30 à 40 Qubits) et est propulsée par un supercalculateur ultra compact. Le concept est donc intéressant et pour la partie développement, Atos souligne que les équipes du laboratoire « Atos Quantum » ont développé aQasm (Atos Quantum Assembly Language), un langage de programmation qui sera « le langage commun de tous les futurs développements du groupe Atos sur le quantique ».
#AtosTechDays We launch and market the most powerful #quantum simulator in the world! #Innovation pic.twitter.com/K5jdlhmDhx
— Atos (@Atos) 4 juillet 2017
Au-delà de l’informatique traditionnelle
Plus concrètement, AQLM sera capable de traiter les qubits en mémoire, sera livré avec un firmware « optimisant les échanges de données selon le modèle quantique développé dans aQasm », ainsi que des composants matériels spécifiques permettant d’accélérer certains calculs quantiques et qui pourront à terme être remplacés par des accélérateurs quantiques.
Si l’on peut se montrer sceptique sur l’aspect simulation d’un ordinateur quantique, Atos explique qu’il s’est entouré d’un comité scientifique « qui a validé l’intérêt scientifique de la démarche ». Il est déjà certain que l’informatique quantique prendra le relais, alors que la loi de Moore sera prochainement obsolète. « La physique quantique va engendrer de profondes mutations notamment dans le domaine de la cybersécurité, l’une des priorités stratégiques des organisations », a quant à lui souligné Thierry Breton, PDG d’Atos. En point d’orgue il s’agit de se doter de capacités qui, dans un premier temps, pourront traiter en quasi temps réel des problématiques comme la résolution de l’algorithme de Shor, sur lequel repose presque toute la cryptographie moderne.