Une plainte déposée à San Francisco accuse Apple de commercialiser les données des clients d’iTunes sans ni les informer ni leur demander leur consentement. De quoi malmener le marketing de la marque à la pomme qui tente de se démarquer des Google et Facebook en promettant main sur le cœur ne pas jouer avec la vie privée de ses utilisateurs.
Depuis que Google, Facebook et consorts accumulent scandale sur scandale sur les questions de confidentialité et de vie privée de leurs utilisateurs, Apple a fait tapis sur la confidentialité que ses produits respectent. « Ce qui se passe sur votre iPhone reste sur votre iPhone » clame la marque à la pomme en pleine campagne marketing.
Mais la plainte déposée en Californie par des utilisateurs d’iTunes met à mal cette communication. L’action en justice, qui demande la qualification en recours collectif, appuie là où ça fait mal : Apple vend lui aussi les données personnelles de ses utilisateurs, et ce sans leur consentement.
Selon le texte de la plainte, Cupertino commercialise à des tiers « des informations sur la musique que ses clients achètent sur iTunes ». Sont compris dans le lot noms et adresses, ainsi que les genres musicaux favoris et parfois les derniers titres achetés. Le tout sans en informer ses clients, et encore moins en leur demandant leur accord.
Apple gagne toujours deux fois
Et la plainte de s’appuyer sur les peu discrets clients de ce type de données qui revendent à leur tour des jeux de données comprenant ces informations d’iTunes recoupées avec d’autres données. A cela s’ajoute le fait qu’Apple fournisse, via une API MediaPlayer Framework, ces mêmes données à des développeurs d’applications pour iOS. Tant et si bien qu’en 2016 un développeur, qui trouvait cette API particulièrement intrusive, l’a signalé comme bug à Apple.
Ce faisant, Apple s’est enrichi sur le dos de ses clients en vendant sans leur consentement leurs données ou, au minimum, en « améliorant l’attrait de sa parque pour les développeurs d’applications tierces qui ont usage de ces données à des fins de monétisation de leurs propres services ». Si c’est payant c’est quand même vous le produit pourrait conclure les plaignants, qui estiment qu’Apple a violé les lois de leurs Etats respectifs (Rhode Island et Michigan), de même que ses propres politiques d’utilisation.