Quatre ans après avoir racheté le concepteur de puces pour 32 milliards de dollars, le géant japonais s’apprêterait à revendre la pépite britannique. Softbank traverse une mauvaise passe et se sépare de certains actifs. Nvidia, le spécialiste du GPU, se porte acquéreur pour 40 milliards, ce qui fera de cette acquisition l’une des plus importantes opérations dans le secteur des semi-conducteurs.
Softbank connaît une période difficile. Après quelques investissements hasardeux, le groupe nippon se retrouve sous pression de ses investisseurs et partenaires. D’autant que la pandémie a sévèrement impacté son cours en bourse. En conséquence, il cherche à céder certains actifs en échange de monnaie sonnante et trébuchante. En juillet, la rumeur lui attribuait déjà le projet de vendre ou d’introduire en bourse ARM.
ARM annonçait pour sa part un projet de spin-off, prévoyant la scission de deux de ses activités dans l’IoT en entités indépendantes, toujours propriétés de Softbank. Avant de faire machine arrière fin août. Le concepteur britannique d’architectures de semi-conducteurs avait été acquis en 2016 par Softbank pour 32 milliards de dollars. ARM, peu connu une décennie auparavant, s’est imposé en quelques années, d’abord dans le mobile, et diversifiant ses activités, s’est invité dans les serveurs, les objets connectés et même les PC.
Un géant des puces
Selon Reuters, les discussions seraient en train d’aboutir avec un acquéreur potentiel au rachat d’ARM : Nvidia. Selon des sources proches du dossier, les deux entreprises sont entrées en négociations exclusives il y a quelques semaines et un accord pourrait être annoncé dans les prochains jours. Le géant des GPU s’emparerait de la société britannique pour plus de 40 milliards de dollars.
Nvidia, lui, n’a pas connu la crise. Ses GPU connaissent une demande croissante, aussi bien pour les graphismes que pour le jeu vidéo, mais aussi l’IA, la conduite autonome, etc. Tant et si bien que le cours de son action a doublé depuis le début de l’année. L’an dernier, Nvidia a annoncé un premier rapprochement avec ARM autour des supercalculateurs mais une fusion des deux entreprises aboutirait à la création d’un géant capable de surpasser Intel, AMD, etc.
Toutefois, il ne faut pas vendre le semi-conducteur avant de l’avoir gravé : la transaction sera l’une des plus importantes du secteur des puces. Elle risque donc d’être surveillée de très près par les régulateurs, mais aussi par les clients et partenaires d’ARM, parmi lesquels Samsung, Apple, AMD ou encore Intel. Ceux-là pourraient voir d’un très mauvais oeil le rapprochement et s’y opposer.