Auditionnée par le Sénat, mercredi 30 novembre, la directrice générale d’Orange Christel Heydemann a alerté sur de possibles coupures du réseau mobile en France cet hiver. Des coupures qui pourraient même affecter les numéros d’urgence.
Dans un contexte de guerre en Ukraine et de flambée du cout des énergies, l’heure est à la sobriété. Et en France, les réseaux de télécommunication pourraient bien en pâtir. Entendue par la Commission des affaires économiques du Sénat, la directrice générale d’Orange Christel Heydemann est revenue sur les difficultés d’approvisionnement rencontrées par le gestionnaire national du réseau électrique RTE. Elle a dit craindre « que nos concitoyens découvrent que les réseaux télécoms dépendent de l’électricité ».
Coupures ciblées et temporaires
Pour soulager le réseau et éviter les black-out, des coupures ciblées et temporaires pourraient être nécessaires. Dans ces conditions, « il est illusoire d’imaginer qu’en cas de délestage, on saura maintenir un service continu pour l’ensemble des Français », ou même de « mettre des batteries aux pieds de chacun des sites mobiles en France », a-t-elle indiqué. Si coupure des services téléphoniques il devait y avoir, les conséquences pourraient être importantes. « S’ils (les services mobiles) sont éteints dans une zone géographique pendant deux heures, il n’y aura pas d’accès aux services de numéro d’urgence pendant un temps », prévient-elle.
Des services qui ne sont pas prioritaires
Reste que les services de télécommunication ne sont pas considérés comme « prioritaires par rapport à l’alimentation en énergie électrique », a rappelé le sénateur de l’Ain Patrick Chaize. Chose que regrette Christel Heydemann. « Certains de nos sites sont effectivement priorisés mais une partie de nos sites, en particulier la dizaine de milliers de sites mobiles [les antennes-relais, ndlr] ne sera pas priorisée. » a-t-elle détaillé.
Des inquiétudes qui tranchent avec les propos tenus par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil des ministres. « Dans les scénarios qu'on envisage, et s'il y avait des problèmes d'approvisionnement en électricité à un moment donné, il existe ce qu'on appelle des 'antennes-ressources', qui sont bien réparties sur tout le territoire national », a-t-il expliqué. Antenne qui, selon ses dires, permettront de maintenir les numéros d’urgence. L’hiver nous le dira.
Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, Enedis, a de son côté indiqué à Reuters que : « les discussions sont encore en cours (...) pour trouver les meilleures solutions possibles permettant de limiter les impacts liés à de potentielles coupures temporaires ».