Tech.gouv, tel est le nom du grand plan de la transformation numérique de l’Etat pour les deux années et demi à venir. Pilotée par la DINSIC, la stratégie du gouvernement ne fixe que les grandes lignes des actions futures : logique agile nous promet-on.
Entre le remplacement à la DINSIC d’Henri Verdier par Nadi Bou Hanna, son rattachement à Bercy, les rumeurs autour d’un futur décret modifiant le nom et les fonctions de la direction interministérielle, les départs en série de ses cadres depuis le début de l’année et le changement de Secrétaire d’État au Numérique, le flou règne quant aux plans du gouvernement pour ce qui est de la transformation numérique de l’Etat.
Mais Bercy semble vouloir dissiper les malentendus avec la publication hier de TECH.GOUV. Le programme, lancé en avril dernier, se concrétise enfin par le biais d’une feuille de route à l’horizon 2021. « Il s’agit de concevoir et mettre en œuvre des projets numériques réalistes et utiles, en phase avec les attentes et les besoins des citoyens, des entreprises et des agents publics » écrit Nadi Bou Hanna.
Outils et expertise
Le plan gouvernemental s’articule autour de huit grandes missions, elles-mêmes déclinées en actions pilotées pour une majeure partie d’entre elles par la DINSIC. Première priorité, la labellisation de solutions et d’outils numériques recommandés pour les administrations, réunis dans un catalogue actualisé qui devrait voir le jour au 1er trimestre de l’année prochaine. Vient ensuite la question de l’identité numérique et, sur ce point, l’actualité sera chargée jusqu’en 2021. Généralisation de FranceConnect, dénicher des fournisseurs d’identité fiables dans le secteur privé, développer AgentConnect, pour les applications du service public et ProConnect, l’équivalent « personnes morales » de FranceConnect…
Sur le volet Data, il s’agit, marronnier de Bercy, de fluidifier la « circulation des données au sein des administrations », avec notamment la mise au point d’une plateforme d’échanges de données entre administrations et d’un service d’archivage des données et documents des administrations. On notera que la mission Etalab n’est pas incluse en tant que porteuse de ces différentes actions. Côté infra, là encore, il y a du pain sur la planche : améliorer la résilience du réseau interministériel de l’État (RIE) et y accueillir le futur réseau de crise de l’État (successeur de Rimbaud) d’ici fin 2021, offrir un « cloud interne de l’Etat » pour les données sensibles avant la fin de cette année et un autre, « dédié pour l’État avec un industriel du secteur », pour les données et applications de moindre sensibilité, industrialiser un certain nombre d’outils en mode SaaS…
Le grand plan
La mission PILOT touche quant à elle au rôle même de la DINSIC, qui aura en plus de sa compétence de validation des projets informatiques de l’Etat une fonction de conseil auprès des ministères. De même, elle sera en mesure d’évaluer les dépenses et les investissements. Enfin, TALENT et FABRIC porteront sur le recrutement de nouveaux profils au sein des administrations et sur la création de services publics numériques, les fameuses Startups d’Etat lancées en 2013.
Dernière mission, et non des moindres, TRANSFO est comme son nom l’indique le point d’orgue de cette feuille de route. C’est en effet dans cette rubrique que sont prévues les créations d’un guichet unifié pour remonter les problèmes des administrations et d’une offre de conseil en transformation numérique, là encore pilotée par la DINSIC. Qui dirigera en outre la dématérialisation des principales démarches administratives, avec la mise en place d’un observatoire.