L'application de vidéos tente de rassurer des autorités européennes méfiantes, qui s'inquiètent de l’usage qu’il est fait des données des utilisateurs.
TikTok lance son opération séduction auprès de Bruxelles pour tenter de calmer les ardeurs de ses détracteurs. Accusée de collecter des données pour le compte de Pékin, l’application chinoise, propriété de ByteDance, a indiqué qu’elle travaillait avec une entreprise européenne afin que les données des utilisateurs du vieux continent soient stockées dans l'Union européenne.
Actuellement, les données des utilisateurs européens sont stockées à Singapour et aux Etats-Unis, a indiqué Elaine Fox, responsable de la protection de la vie privée pour TikTok en Europe, lors d'un point presse en ligne, auquel l’AFP a pu participer. Le projet, qui vise à rapatrier les données en Europe, a été baptisé ''Clover'' et a démarré il y a six mois. Montant de l’investissement : 1,2 milliard d’euros. Il a pour objectif de restreindre l’accès des employés de TikTok aux données de ses utilisateurs promet l’entreprise. Les données seront quant à elles stockées dès cette années dans trois centres de données, deux en Irlande et un en Norvège.
Tour d’Europe pour TikTok
« De la même façon que nous avons procédé (...) aux Etats-Unis, nous allons construire un environnement sécurisé autour de ces données pour empêcher l'accès depuis l'extérieur de la région » a déclaré Theo Bertram, vice-président chargé des politiques publiques de TikTok en Europe.
Erich Andersen, conseiller général de ByteDance est quant à lui parti en tournée aux quatre coins de l’Europe pour tenter d’éteindre le feu des critiques. Il s’est notamment entretenu avec des responsables politiques à Bruxelles, Londres, Paris, et doit se rendre à La Haye.
L’opération reconquête s’annonce ardue pour l’application, pour qui les sanctions pleuvent ces derniers mois. Tant en Europe qu’aux Etats-Unis, les gouvernements de plusieurs Etats, mais aussi la Commission européenne et le Parlement européen ont pris la décision d’interdire TikTok sur les téléphones professionnels de leurs fonctionnaires, où sont en passe de le faire. ByteDance est également sous le coup d’une enquête de l'Autorité irlandaise de la protection des données (DPC). L’entreprise est soupçonnée d'enfreindre la législation européenne sur la protection des données (RGPD) sur le traitement des données personnelles des enfants et le transferts de données vers la Chine.