Une Commission sénatoriale va travailler à déterminer le risque réel que fait encourir l’application chinoise. Le gouvernement est également dans l’attente d’un avis de la Commission national de l'informatique et des libertés (Cnil).
Après les interdictions prononcées par les Etats-Unis, la Commission européenne et le Canada, c’est au tour de la France de se pencher sur un bannissement du réseau social chinois TikTok sur les appareils de ses fonctionnaires.
Propriété du géant chinois ByteDance, l’application de vidéos est soupçonnée par les autorités de transférer des données d’utilisateurs au pouvoir de Pékin. Le réseau social avait déjà admis que certaines données étaient effectivement consultées par des employés basés en Chine.
En France, certains ministères, comme celui de l’Intérieur ou de la Défense ont déjà pris les devants. « Il a été déjà assuré que, sur les téléphones professionnels des agents au niveau central, il ne puisse pas être installé d’application de réseau social de type TikTok ou autre. Une réflexion est en cours dans d’autres ministères », a indiqué à l'AFP le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. D’après des informations de France Info, le ministère des Armées réfléchit aussi à déconseiller l’usage de l’application et devrait publier cet été, un guide de bonnes pratiques à destination des militaires.
Une commission d’enquête sénatoriale ouverte
Concernant le président de la république, de la Première ministre et des membres du gouvernement, « nous disposons de téléphones professionnels qui ne tolèrent pas l’installation de quelque application que ce soit. Aucun téléphone professionnel de ministre n’est équipé de TikTok ou d’autres applications », a expliqué Olivier Véran. Reste qu’Emmanuel Macron, plusieurs ministres et figures de l’opposition comme Marine LePen et Jean-Luc Mélanchon sont friands de l’application largement utilisée par les jeunes.
Et alors, quoi pour la suite ? Une commission d’enquête sénatoriale a été ouverte concernant les administrations centrales et territoriales. Les sénateurs ont six mois pour déterminer les risques que fait encourir l’application et savoir comment la réguler si besoin. Le gouvernement est également dans l’attente d’un avis de la commission nationale informatique et liberté (Cnil).
« Il ne s’agit pas de cibler une application de réseau social plutôt qu’une autre », a assuré Olivier Véran, mais « d’assurer que toutes les applications qui peuvent être utilisées à haut niveau puissent avoir les garanties de traitement des données au sein de l’UE ».