Les employés de la Commission européenne n’auront plus le droit, à partir du 15 mars, d’utiliser l’application TikTok sur leurs appareils professionnels.
Déjà prohibée sur les appareils gouvernementaux aux Etats-Unis car suspectée de receuillir des données personnelles d'utilisateurs au profit du gouvernement chinois, TikTok n’est désormais plus la bienvenue au sein de la Commission européenne.
« La mesure vise à protéger la Commission contre les menaces de cybersécurité et les actions qui pourraient être exploitées pour des cyberattaques contre l'environnement d'entreprise de la commission », a déclaré la porte-parole de l'UE, Sonya Gospodinova citée par la BBC.
Le personnel de la Commission européenne ne peut plus non plus utiliser l'application sur des appareils personnels sur lesquels des applications officielles seraient installées. Les employés ont jusqu’au 15 mars pour supprimer TikTok sous peine de voir leurs accès aux applications d’entreprise suspendus. Un porte-parole de la société chinoise a déclaré : « Nous sommes déçus de cette décision, que nous pensons erronée et fondée sur des idées fausses fondamentales ».
TikTok sur la sellette
L'application est dans le collimateur des occidentaux depuis de nombreux mois déjà. En juillet dernier, BuzzFeed avait révélé, enregistrements d’employés à l’appui, que ByteDance (maison mère de TikTok) était en possession de données non-publiques appartenant à des utilisateurs américains comme des identifiants biométriques, des historiques de navigation, ou encore des empreintes faciales. L’un des enregistrements évoquait l’existence d’un « administrateur principal » à Pékin ayant « accès à tout ».
Le réseau social avait reconnu que des employés en Chine avaient eu accès à ces données mais dans le respect d’un protocole d’autorisation « solide ». Pour faire désenfler la polémique, TikTok avait promis que les données des Américains seraient conservées aux Etats-Unis à l'avenir. Puis en novembre dernier, la société avait également reconnu que les données de ses utilisateurs européens pouvaient être consultées par des employés, dont certains basés la Chine.
A force de polémiques, l'étau se resserre toujours un peu plus autour de l'application de partage de vidéos. Aux Etats-Unis, des projets de lois bipartisans ont été déposés pour interdire purement et simplement toute entreprise de médias sociaux sous influence de la Chine et de la Russie. Le patron de TikTok, Shou Zi Chew, doit quant à lui être auditionné par le Congrès le 23 mars prochain.