Si le président des États-Unis, par sa rhétorique conspirationniste et ses attaques répétées contre la légitimité de l’élection américaine, a une grande responsabilité dans les débordements des manifestants – pour beaucoup ses supporters – à Washington, qu'en est-il des géants du Net qui ne manquent pas de le condamner ?
Les réseaux sociaux ont-ils une part de responsabilité dans l’invasion du Capitole, à Washington le 6 janvier 2021, par des manifestants – pour l’écrasante majorité d’entre eux – Pro-Trump ?
C’est ce que pointent du doigt plusieurs médias américains, évoquant une campagne de rassemblement largement permise et organisée via Twitter, Facebook ou YouTube mais aussi plusieurs réseaux sociaux d’extrême droite comme Parler ou Qanon, alors même que Facebook, Twitter, Instagram ont décidé de suspendre l’activité des comptes de Donald Trump à la suite des débordements.
« Nous voyons un important volume [d’une violente] rhétorique en ligne. Et nous voyons cette rhétorique - alimentée par les suspicions de fraudes électorales de Donald Trump – à travers l’ensemble des réseaux sociaux », a indiqué Daniel Jones, président de l’organisation Advance Democracy, auprès de USA Today.
Sur certains des réseaux sociaux et sites les plus acquis à Donald Trump comme TheDonald.win, 80 % des messages appelaient à la violence, rappelle USA Today.
Peu de contrôle
Alors même que certains réseaux sociaux ont pris des mesures contre la rhétorique conspirationniste de Trump, comme la suppression de toute vidéo remettant en cause l’issue de l’élection par YouTube en décembre ou l’inscription d’une mention d’alerte sur Twitter, pour maintenir la vérité, certains journalistes s’interrogent sur le peu de contrôle pratiqué par ces entreprises.
« Quelle vérité ? Celle objective de la défaite de Trump lors de l’élection présidentielle de 2020 ? Ou celle, réalité alternative, trop longtemps soutenue par Twitter, Facebook, Youtube et autres ? », écrit Ryan Mac, journaliste chez BuzzFeed, en référence à un tweet de Trump où celui-ci demandait que « les États-Unis demandent la vérité » après les résultats de l’élection.
Twitter et Facebook ont régulièrement été au cœur de controverses quant à leur gestion des données des utilisateurs et aux dangers de leur service face à une population n’étant soumise qu’à des informations traitées pour satisfaire et confirmer leurs opinions et vision du monde.