IA

Microsoft va injecter 80 Mds$ dans ses datacenters en 2025

Le président de Microsoft, Brad Smith, a annoncé que la firme investirait 80 milliards de dollars en 2025 dans ses centres de données dédiés à la formation des modèles et au déploiement d’applications basées sur l’IA et le cloud. L’investissement profitera pour moitié aux États-Unis, a rappelé Brad Smith, qui en appelle à l’administration Trump pour soutenir le secteur.

L’IA et le cloud ne seraient rien sans sa colonne vertébrale, l’infrastructure. Et ça, les géants du secteur l’ont bien compris et financent leurs datacenters à grands coups de dizaines de milliards. C’est dans ce contexte que la firme de Redmond a annoncé, par l’intermédiaire de son président, Brad Smith, un giga investissement de 80 milliards de dollars pour construire des datacenters dédiés à l’intelligence artificielle générative et aux applications basées sur l’IA et le cloud.

America First

Un investissement colossal qui vise à soutenir l’innovation du secteur tant vanté par le président de Microsoft ainsi que la confortable avance dont jouissent les États-Unis dans la course mondiale à l’intelligence artificielle. « L’IA promet de stimuler l’innovation et d’accroître la productivité dans tous les secteurs de l’économie. Les États-Unis sont bien placés pour se maintenir à l’avant-garde de cette nouvelle vague technologique, à condition de tirer parti de leurs points forts et de s’associer efficacement à l’échelle internationale. »

Et alors que l’administration Trump prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, le billet blog de Brad Smith fera sans doute plaisir à Donald Trump, défenseur invétéré du "America First" (L’Amérique d’abord). « Plus de la moitié de cet investissement sera réalisé aux États-Unis, témoignant de notre engagement envers ce pays et de notre confiance dans l’économie américaine », a indiqué Brad Smith dans un billet blog.

L’innovation sans entrave

Brad Smith n’a d’ailleurs pas tari d’éloges à l’égard du 47ᵉ président des États-Unis, en évoquant un décret du président signé lors de son premier mandat en 2019, visant à renforcer le leadership américain dans l’IA. « Celui-ci [le décret, ndlr] a judicieusement mis l’accent sur les investissements fédéraux dans la recherche en IA et sur l’amélioration de l’accès aux données et aux ressources informatiques fédérales. » Et de rappeler que l’Ordre Exécutif sur l’IA signé par le président Trump en 2019 a permis de subventionner « des programmes de bourses éducatives fédéraux existants, afin d’élargir le vivier de chercheurs et de praticiens qualifiés » dans le domaine de l’IA et « a également mis en avant l’importance d’intégrer les technologies d’IA dans les programmes éducatifs. » Une approche « visionnaire » selon Brad Smith, qui invite Donald Trump et le Congrès à poursuivre dans cette voie, alors qu’un peu plus de cinq ans plus tard, la question des compétences en IA est devenue « vitale pour le pays ».

Et si de nombreux observateurs et acteurs politiques se sont émus des risques que le développement effréné de l’intelligence artificielle fait courir en matière de sécurité, Brad Smith a appelé le futur gouvernement américain à ne pas entraver le secteur avec des lois contraignantes. « Les États-Unis ne peuvent pas se permettre de freiner leur propre secteur privé avec des régulations trop lourdes », a-t-il déclaré. Il espère plutôt que la future administration mènera une politique de contrôle des exportations, alors que la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine n’a jamais été si forte. Et d’ajouter : « Cette course entre les États-Unis et la Chine pour l'influence internationale sera probablement gagnée par le premier acteur à se lancer rapidement. »