IA

Pour le patron de Microsoft AI, les contenus web, c’est open bar (ou presque)

Le CEO de Microsoft AI, Mustafa Suleyman, estime que les contenus librement accessibles sur le web peuvent être utilisés pour entraîner des intelligences artificielles.

Pour Microsoft, le droit d’auteur, ce n’est pas automatique. Ou du moins, pour le CEO de Microsoft AI, Mustafa Suleyman. Lors d’une interview donnée au journaliste américain Andrew Ross Sorkin (CNBC) au festival « Ideas » d’Aspen, le dirigeant s’est autorisé une sortie qui n’est pas passée inaperçue, alors que Microsoft et son partenaire OpenAI font face à des procès pour violation de droits d’auteurs.

Internet en self-service

Le journaliste lui a demandé si les entreprises d’IA violaient la propriété intellectuelle en utilisant des données du web sans autorisation préalable, pour l’entraînement de leurs grands modèles de langage (LLM).

Pour ce qui concerne le contenu déjà publié sur le web ouvert, Mustafa Suleyman estime que : « le contrat social de ce contenu depuis les années 90 est qu'il est libre d'utilisation. Tout le monde peut le copier, le recréer, le reproduire. C'est ce qu'on appelle du freeware ». Il a reconnu toutefois l’existence d’une zone grise dans le cas où un organisme de presse ou une organisation précisaient que ses contenus ne peuvent pas être collectés ou dupliqués. Sur ce point les tribunaux trancheront selon lui. 

Des contrats avec des groupes de presse

En principe, toute création artistique ou contenu publié en ligne est protégé par le droit d’auteur, et ce, dans la grande majorité des pays du monde, dont la France ou encore les États-Unis. Microsoft et OpenAI font d’ailleurs face à des plaintes, notamment de la part du New York Times qui a lancé, en décembre 2023, des poursuites pour violation des droits d’auteur. En mai de cette année, le New York Daily News, le Chicago Tribune, l’Orlando Sentinel, le Sun Sentinel of Florida, le San Jose Mercury News, le Denver Post, l’Orange County Register et le St. Paul Pioneer Press, tous propriétés d’Alden Global Capital, ont eux aussi déposé plainte pour des raisons similaires contre OpenAI et Microsoft.

Tous les titres ne sont pas logés à la même enseigne, car en parallèle, OpenAI a signé des accords avec plusieurs groupes de presse pour l’utilisation de leurs contenus. Citons : Axel Springer, Le Monde, le Financial Times, et plus récemment News Corp (The Wall Street Journal ; New York Post). Des contrats qui impliquent de rémunérer les différents journaux en contrepartie de l’exploitation de leurs contenus.