Après moult péripéties, le milliardaire s'est finalement imposé. Elon Musk s'empare de Twitter pour 44 milliards de dollars et veut permettre à la plateforme d'être "la place de la ville numérique où se débattent des questions vitales pour l'avenir de l'humanité".
La liberté d'expression vaut 44 milliards de dollars, selon Elon Musk. Tel est le montant que débourse le milliardaire pour s'offrir Twitter. Ce n'était pourtant pas chose acquise ! L'offre de l'entrepreneur avait été reçue fraîchement par la direction et le conseil d'administration de l'oiseau bleu le 14 avril. Lesquels ont, dès le lendemain, activé un mécanisme pour se prémunir d'un rachat agressif, une « Poison Pill ».
Le terme est certes imagé, mais il relève de plusieurs tactiques financières et légales connues lorsqu'une entreprise entend se protéger d'une prise de pouvoir inamicale. Dans le cas de Twitter, ce « Rights Plan » lancé le 15 avril avait pour objectif de réduire la probabilité qu'Elon Musk puisse prendre le contrôle de Twitter en rachetant massivement des actions sur le marché libre « sans verser à tous les actionnaires une prime de contrôle appropriée ou sans donner au conseil suffisamment de temps pour porter des jugements éclairés et prendre des mesures qui sont dans le meilleur intérêt des actionnaires ».
Malgré la « Poison Pill »
Ce mécanisme n'empêchait pas toutefois le conseil d'administration de discuter avec l'acquéreur potentiel, ni même de parvenir à un accord. Celui-ci a été annoncé dans la nuit, après la clôture de la bourse : Elon Musk s'empare de la totalité du capital (il en détient actuellement 9%) de Twitter, à 54,20 dollars par action, pour un total d'environ 44 milliards de dollars. Dont 21 milliards de dollars en capitaux propres, auxquels s'ajoutent 25,5 milliards d'emprunts.
« La transaction proposée offrira une prime en espèces substantielle, et nous pensons qu'elle est la meilleure voie à suivre pour les actionnaires de Twitter » concède Bret Taylor, le président du conseil d'administration du réseau social. Le CEO du gazouilleur, Parag Agrawal, est quant à lui lapidaire, se contentant d'exprimer sa fierté envers les équipes de Twitter. Ce qui n'empêche pas Elon Musk, immédiatement sur Twitter, de crier victoire.
Trump, le retour ?
Mais peut-être est-ce un peu tôt... En effet, l'opération n'a pas encore reçu l'approbation des actionnaires du réseau social, tandis que les autorités réglementaires auront elles aussi leur mot à dire. Et tous ne voient pas d'un bon oeil ce rachat. Mais, pour Elon Musk, « la liberté d'expression est le fondement d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où sont débattues des questions vitales pour l'avenir de l'humanité ».
Le milliardaire s'était notamment exprimé contre le bannissement de Donald Trump du réseau social, entre autres saillies verbales en 280 caractères. « Je souhaite également rendre Twitter meilleur que jamais en améliorant le produit avec de nouveaux fonctionnalités, rendant les algorithmes open source pour accroître la confiance, vaincre les spambots et authentifier tous les humains. Twitter a un énorme potentiel - j'ai hâte de travailler avec l'entreprise et la communauté des utilisateurs pour le débloquer » énumère-t-il.