La FCC laisse 60 jours à la filiale américaine de l’opérateur chinois pour cesser toute activité aux Etats-Unis. Si China Telecom n’a en rien changé depuis vingt ans, et son autorisation à s’installer sur le sol américain, le contexte, lui, a changé, justifie l’administration Biden.
A nouvelle administration, mêmes pratiques outre-Atlantique. A l’ère Trump, Huawei et une poignée d’autres entreprises chinoises étaient bannies du territoire des Etats-Unis, au nom de la sécurité nationale. C’est la même raison qui vient d’être invoquée par la Federal Communications Commission pour ordonner à China Telecom de quitter le pays.
Le processus a été lancé en décembre 2020, et poursuivi par la nouvelle direction de la FCC. Au terme de cette enquête, les autorités américaines ont considéré que la filiale américaine de China Telecom n’avait pas réussi à lever les doutes quant à sa présence sur le sol américain. Et lui laisse soixante jours pour cesser toute activité.
Selon l’ordonnance, China Telecom Americas est soumise à l'influence et au contrôle du gouvernement chinois et « est très probablement contrainte de se conformer aux demandes du gouvernement chinois sans procédures soumises à un contrôle judiciaire indépendant ». Ce qui était déjà le cas quand China Telecom a obtenu l’autorisation de la FCC, il y a vingt ans, de poser ses valises aux Etats-Unis.
Pas le même contexte
« Oui, mais », se justifie le régulateur, la situation a changé en vingt ans. Et de partenaire commercial adoré parce que usine du monde, la République Populaire de Chine est devenu un rival. D’où des risques posés par China Telecom « d'accéder, de stocker, de perturber et/ou d'acheminer les communications américaines, ce qui leur permet à leur tour de se livrer à l'espionnage et à d'autres activités nuisibles contre les États-Unis ».
S’y ajoute le fait que, lors de la procédure, la filiale américaine de l’opérateur chinois a démontré « un manque de franchise, de fiabilité et de fiabilité qui érode le niveau de confiance de base que la Commission et d'autres organismes gouvernementaux américains exigent des opérateurs de télécommunications ». La confiance a été rompue à un point tel que tout autre mesure aurait été insuffisante : seule l’éviction de China Telecom pouvait contenter l’impératif de sécurité nationale.