RR Crypto, une association déclarée en Côte-d’Or spécialisée dans les achats de cryptoactifs, s’est vue dépouillée de plus de 40 millions d’euros d’actifs dans l’un des casses numériques les plus retentissants à ce jour. Le parquet de Paris, unique juridiction compétente en matière de cybercriminalité, a été saisi.
C’est l’histoire d’un casse du siècle dont ils se seraient bien passés.
RR Crypto, une association qui propose des services auprès de particuliers en matière de cryptomonnaies et basée à Dijon, a perdu l’ensemble de ses actifs, selon le quotidien régional Le Bien Public, mardi 22 juin. Si le montant total n’est pas connu, il pourrait se situer entre 40 et 58 millions d’euros, selon plusieurs journaux locaux.
« J’ai le regret de vous informer qu’à ce jour, les fonds ne sont plus présents sur le portefeuille, sans accès à l’historique de ce dernier », a indiqué Vincent Ropiot, le fondateur de l’association, dans un mail aux clients du "fonds", dimanche 20 juin et relayé par France 3.
Vincent Ropiot aurait envoyé un message interne le 17 juin où il aurait expliqué avoir été « trahi », « volé » et affirmait s’être fait « cyber-harcelé », ajoute France 3. « Aujourd'hui, nous n'avons plus de fonds. Zéro, et ça fait quelques temps que ça dure, depuis fin mars. Je ne me cache pas derrière des raisons. Encore une fois, j'ai pris les mauvaises décisions. J'avais bon espoir de récupérer nos fonds mais en vain », est-il écrit.
RR Crypto aurait séduit plusieurs milliers de clients, comptait 30 salariés et commençait à avoir une notoriété au-delà de la région dijonnaise rapportaient déjà plusieurs titres de la presse locale et avait assuré avoir entamé les démarches administratives auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour obtenir le statut de prestataire de services sur actifs numériques (PSAM). L’entreprise n’aurait toujours pas ce statut, rapporte BFM TV.
Certains clients et collaborateurs de RR Crypto interrogés dans plusieurs titres de presse s'inquiètent d'une possible arnaque évoquant même un système de Ponzi, système financier frauduleux rendu célèbre notamment par Bernard Madoff.
Enquête ouverte
Pour l’heure, la section cybercriminalité du Parquet de Paris a confirmé avoir ouvert une enquête pour « vol en bande organisée, atteintes à un système de traitement automatisé de données et blanchiment en bande organisée ». Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OLTIC), à l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) et à la police judiciaire de Dijon, confirme Le Monde.
« Le fait que ce système préserve l’anonymat et favorise la transparence de toutes les transactions m’a séduit d’emblée. Si bien que les a priori sur la cryptomonnaie qui seraient souvent utilisée sur le dark web n’ont pas lieu d’être (…) Mais les scam autour de ce système, qui existent malheureusement encore, ont entretenu ces a-priori », confiait Vincent Ropiot, à propos des cryptomonnaies, dans une interview à Dijon l’Hebdo, en février dernier.
Reste désormais à la justice de faire son travail, selon la formule consacrée.