L’objectif initial du plan France THD est de fibrer la France. Entendez par là qu’il s’agit de déployer de la fibre optique, des réseaux très haut débit, sur tout le territoire. Mais la réalité est plus complexe et on sait pertinemment qu’avant que chaque foyer français soit fibré, des décennies vont s’écouler, notamment dans les territoires ruraux.
Mi-juin, Emmanuel Macron est d’ailleurs revenu sur le sujet, expliquant qu’ « avoir une solution mixte capable de marier la fibre et les innovations technologiques qui permettent d’avoir la 4G à bon niveau partout, ça on sait le faire ». Et cette idée de 4G Fixe fait de plus en plus son chemin tant chez les opérateurs que dans les collectivités territoriales. Bouygues Télécom a par exemple lancé une offre dans 8 villes françaises en octobre dernier, et Orange avait promis quelque chose de similaire pour 2017.
Ce matin lors d’une réunion de la FIRIP (Fédération des Industriels des Réseaux d’Initiative Publique), la profession réunie a paru décidée à aller dans le même sens et opter pour le déploiement d’offres 4G fixes. « C’est une véritable alternative technologique THD, et pas simplement une montée en débit comme on a pu le voir ces derniers mois », constate un intervenant. Actuellement, on compte en France plus de 7 millions de foyers et locaux professionnels qui disposent d’un accès inférieur à 8 Mbit/s ; dont 3 millions en-dessous de la barre des 3 Mbit/s. C’est principalement pour eux, en grande majorité situés dans les zones rurales, que la 4G fixe doit apporter des solutions.
Dans une étude réalisée par l’Idate, même avec le déploiement de cette technologie hertzienne, il restera 1,2 million de locaux et foyers qui n’auront accès ni à la fibre ni à la 4G. « Ce chiffre grimpe à 5 millions si on prend en compte la définition du très haut débit de 30 Mbit/s utilisée communément », précise Pierre-Michel Attali, directeur pôle territoires numériques à l’Idate.
30 Mbit/s en 4G fixe, c’est déjà possible
« Selon nos projections, en 2022, 50% des connexions seront en FTTH, 35% en VDSL2/FTTN (Fiber To The Neighbourhood) et les 15% restant en LTE ou satellite », souligne quant à lui Antoine Darodes, directeur de l'Agence du Numérique. Passé 2022, la part pour les technologies LTE ou satellite sera comprise entre 0 et 10%. Toutefois, ces chiffres sont contestés par certains puisqu’il y « la théorie et la pratique », nous explique un expert qui prend en quelque sorte en compte les potentiels retards de déploiement.
Quoi qu’il en soit les premières offres 4G fixe commencent à voir le jour et constituent effectivement une alternative viable et crédible pour les utilisateurs. On voit d’ores et déjà des propositions à 30 Mbit/s. « Il y a des possibilités de monter en débit sur du LTE fixe, mais pour le moment nous nous l’interdisons puisque nous privilégions la stabilité des réseaux », explique Vincent Carrière, président de la commission RTTH (Radio to the Home) au sein de la Firip.