Le procès du Français Mark Karpelès, accusé au Japon de fraude pour avoir trafiqué la base de données de la plateforme d’échange de Bitcoin MtGox et de détournement de fonds, s’est ouvert mardi. Il a d’emblée clamé son innocence.
On l’avait connu sous son air débonnaire, voire négligé, corpulent, les cheveux gras mi-longs mal coiffés, souvent pointé du doigt pour son attitude arrogante. Mais lors de l’ouverture de son procès à Tokyo mardi 11 juillet, Mark Karpelès affiche un nouveau visage : une allure plus passe-partout, propre sur lui, vêtu d’un costume sombre. Comme si l’homme arrêté en 2015 n’avait plus rien à voir avec celui de 2017.
Sa première déclaration ne laisse pas de doute sur la stratégie adoptée : « Je jure devant Dieu que je suis innocent ». Car le trentenaire risque gros. Il est accusé de manipulation de données informatiques et de détournement de fonds « dans le but de couvrir des frais personnels, avec manquement aux obligations découlant de sa charge », rapporte l’AFP.
Il est plus concrètement accusé d’avoir détourné environ 2,6 millions d’euros pour son enrichissement personnel. Une accusation qu’il réfute en bloc puisqu’il a toujours, et encore hier pendant le procès, expliqué que la plateforme d’échange de Bitcoins MtGox avait été victime d’un piratage informatique. « La faillite de MtGox a entraîné beaucoup de dommages et, en tant que PDG à l'époque, je présente mes excuses pour ne pas avoir su l'empêcher », a-t-il encore confessé. D’ailleurs, il a poursuivi expliquant que les investigations doivent continuer afin de retrouver les Bitcoins dérobés.
Rappelons que Mark Karpelès, souvent décrit comme un génie de l’informatique (à tendance autistique disent certains), avait été placé en détention au Japon en août 2015, après trois premières semaines de garde à vue. En 2011, le Français expatrié à Tokyo avait racheté la plateforme d’échanges de Bitcoins MtGox ; en 2013, elle représentait 80% des échanges sur la cybermonnaie. Mais début 2014, 850 000 bitcoins disparaissent, pour une valeur totale, à l’époque, d’environ 355 millions d’euros. En juillet 2016, Mark Karpelès avait été libéré sous caution.