C’est une histoire originale que celle de Bitly. Lancée il y a neuf ans, l’entreprise a vu son utilisation exploser avant de connaître des déboires pendant quelques temps. En effet, elle fut au début de Twitter le fournisseur de la technologie qui raccourcissait les URLs ; pratique voire vital pour un service qui n’autorise que 140 caractères par message ! Mais l’idylle tourne court en 2010, quand Twitter lance son propre service de raccourcissement de liens. Bitly ne sait plus vraiment sur quel pied danser…
Alors que son cœur de métier est menacé, la start-up dérive peu à peu jusqu’à embaucher un CEO digne de ce nom en 2013 en la personne de Mark Josephson. « Lorsque je suis arrivé il y avait deux commerciaux, trois gestionnaires de compte et personne au marketing », ricane-t-il aujourd’hui avant d’ajouter que « le service gratuit qui était proposé était meilleur que le service payant. On perdait de l’argent ».
Progressivement, il met en place une stratégie basée sur le service payant. En quatre ans, cela fonctionne à merveille et permet à Bitly d'engranger environ un millier de clients qui dépensent 1 000 dollars en moyenne chacun par mois. Les trois quarts des entreprises du Fortune 500 sont clientes de Bitly, et ont généré plus de 32 milliards de liens.
« Bitly est une marque forte qui a réussi à atteindre un niveau d’ubiquité rarement vu dans le monde de l’Internet », explique Pete Jensen de Spectrum. Le fonds vient d’injecter 63 millions de dollars et parie donc sur une adoption massive et rapide des outils de « link management » dans les entreprises.