Brevets : Ericsson attaque Wiko

Sur fond de plan social à venir et de politique de réduction des coûts, l’équipementier télécom n’entend pas voir la moindre piécette lui échapper. Il se lance donc dans la bataille juridique contre Wiko, qu’il accuse d’utiliser ses technologies sans payer de licence.

Après ses passes d’armes contre Apple ou encore Samsung, le Suédois pointe aujourd’hui du doigt un constructeur plus modeste : le franco-chinois Wiko. L’équipementier scandinave accuse Wiko d’utiliser ses technologies 2G, 3G et 4G sans payer le moindre euro/dollar de royalties. Alors que de son côté Ericsson cherche à économiser la moindre piécette (lire plus bas), il s’agit de ne pas laisser passer pareille occasion : le portefeuille de brevets du Suédois lui rapporte près d’un milliard de dollars en royalties chaque année.

« Il est injuste que Wiko profite de notre investissement substantiel en R&D sans payer des frais de licence raisonnables pour nos technologies brevetées » écrit Ericsson dans un communiqué. Des discussions menées entre les deux entreprises depuis 2013 n’ont pas abouti. L’équipementier annonce en conséquence avoir déposé plainte pour contrefaçon de brevets devant les tribunaux fédéraux de Düsseldorf et de Mannheim, en Allemagne.

Vindicatif

Interrogé par nos confrères de L’Usine Digitale, Wiko assure de son côté « avoir toujours souhaité conclure avec Ericsson une licence à des conditions qui sont justes, raisonnables et non-discriminatoires ». Le constructeur déplore « l’approche plus agressive » du Suédois, tout en espérant que cette affaire se résoudra à l’amiable. Dans un cas comme dans l’autre, Ericsson compte bien toucher son chèque.

2016 a été une année particulièrement difficile pour l’entreprise suédoise, qui s’est séparée de 3 000 collaborateurs et de son PDG, Hans Verberg, remplacé par Börje Ekholm. Lequel a annoncé en juillet dernier un objectif de 1,05 milliard d’euros d’économies d’ici à la mi-2018. Selon Svenska Dagbladet, l’équipementier télécom pourrait supprimer 25 000 postes, soit un quart de son effectif total. Les coupes frapperaient surtout les services généraux, en dehors de Suède.