L’investissement de Softbank pourrait faire perdre à Uber 30% de sa valorisation. Mi-novembre, les deux sociétés trouvaient un accord de principe sur cette prise de participation du conglomérat japonais, les modalités restant à discuter. Softbank offrirait 6 milliards de dollars pour acquérir 14% du capital du géant des VTC, une opération qui ferait tomber la valorisation de la société sous la barre des 50 milliards.
On sait depuis plus d’un mois que Softbank a l’intention de placer ses pions chez Uber. Le 14 novembre, le groupe japonais confirmait sa volonté d’investir quelques milliards de dollars, révélant avoir trouvé avec l’entreprise américaine un accord de principe sur cette opération. Si Uber se réjouissait de l’annonce, pensant trouver un allié en la personne de Softbank, ce dernier semblait plus modéré : « si les conditions sur le prix de l'action et sur le nombre minimum d'actions ne sont pas satisfaisantes pour SoftBank Group, il est possible qu’il ne réalise pas d'investissement » prévenait le géant nippon.
Softbank viendrait de dicter ses conditions, selon des sources « proches du dossier » citées par Bloomberg. Adossé à deux autres fonds d’investissement, le conglomérat propose d’acquérir au moins 14% du capital d’Uber, s’offrant au passage deux sièges au conseil d’administration de la société. Mais son offre, au bas mot 6 milliards de dollars, dévalorise fortement Uber. Estimée à 68,5 milliards de dollars après la dernière levée de fonds du spécialiste du VTC, elle tomberait à 48 milliards si l’offre de Softbank devait être acceptée.
Encore faut-il que les investisseurs vendent
Il ne fait aucun doute que l’évaluation par Softbank de la valeur d’Uber a pris en compte les deux années passées, catastrophiques pour la société américaine. Empêtrée dans les scandales à répétition et poursuivie en justice dans de nombreux pays, elle a dernièrement reconnu avoir subi une attaque, se faisant dérober les données de 57 millions de passagers et de chauffeurs dans la manœuvre.
Mais cette dévalorisation rebutera-t-elle Uber ? Le successeur de Travis Kalanick, Dara Khosrowshahi, compte bien sécuriser cette alliance avec Softbank dans la perspective d’une IPO d’ici à 2019. Cependant, les actuels investisseurs d’Uber pourraient mettre le holà à l’opération : avec une offre à 33 dollars la part, les actionnaires les plus récents pourraient ne pas souscrire à cette proposition. Ce qui conduirait Softbank soit à augmenter son offre, soit à tourner les talons.