Vive le Québec Libre : Montréal mise sur le logiciel libre

Pour rattraper le retard de son département IT, grevé par des recrutements hasardeux et des logiciels obsolètes, Montréal va augmenter ses investissements de 44% et se lancer dans l’aventure du libre.

La ville de Montréal est en retard. Une étude réalisée l’an dernier pointait que 91% des 600 systèmes utilisés par la municipalité sont obsolètes. Et on ne parle pas seulement de logiciels non mis à jour. Selon Lapresse.ca, le logiciel utilisé pour la paie des employés remonte aux années 70 et ce n’est pas le seul dans ce cas.

Cela fait plusieurs années que la métropole fait face à d’importantes difficultés sur le plan informatique. En 2009, un des gestionnaires de son département des technologies de l’information était emprisonné pour fraude, provoquant des embauches « peu efficaces ». Les postes étaient pourvus « soit de façon temporaire, soit, parfois, par des consultants privés. D’autres postes demeuraient vacants et certains employés occasionnels étaient affectés à des fonctions importantes » raconte le Journal du Québec.

Virage numérique

Depuis, la Ville a changé son fusil d’épaule, a opéré un renouvellement de ses effectifs informatiques et a mis fin aux ententes-cadres avec une poignée d’entreprises qui lui ont coûté 35 millions de dollars canadiens en trois ans. Désormais Montréal prévoit d’augmenter de 44% son budget informatique 2018 pour se moderniser. Elle estime qu’il lui faudra 10 ans pour rattraper son retard.

Et pour ce faire, la métropole mise sur le logiciel libre. « On n'utilise pas du logiciel libre parce que c'est gratuit. D'ailleurs, ça ne l'est pas, il faut du support. On le prend parce que c'est meilleur dans bien des domaines », commente Sylvain Perras, le patron de l’IT à Montréal. Ce qui passera, comme à Barcelone, aussi bien par l’utilisation de solutions du marché que par le développement en interne et en partenariat « avec d'autres villes, principalement du Québec, mais aussi à l'étranger, comme Paris ».