Le fabricant de puce américain parvient à se dégager du bourbier sud-coréen, en signant un accord pluri-annuel de licences croisées sur les brevets des entreprises. Mais, surtout, Samsung consent à se retirer de la procédure judiciaire en cours en Corée du Sud à l’encontre de Qualcomm, qui peut désormais concentrer toutes ses forces vers les Etats-Unis et Apple.
C’est beau l’amour ! Qualcomm et Samsung signent un accord de licences croisées, sans préciser quels brevets sont concernés par cette entente pluri-annuelle. Mais nul doute que celui-ci bénéficie surtout à Samsung, puisque le constructeur consent en contrepartie à se retirer de la procédure en appel contre la décision de l’autorité de la concurrence sud-coréenne d’infliger à Qualcomm 865 millions de dollars d’amende pour abus de position dominante.
L’affaire avait fait bien moins de bruit que le différend opposant aux Etats-Unis Apple et le fabricant de semi-conducteurs. Mais, en janvier 2017, le régulateur sud-coréen infligeait une douloureuse à Qualcomm, estimant que l’entreprise abusait de sa position dominante pour imposer ses conditions lors de l’attribution de licences pour ses technologies. Une enquête alimentée par le témoignage de Samsung, lequel s’estimait léser, au même titre qu’Apple aux USA. D’ailleurs, le Sud-Coréen avait, comme son concurrent à la pomme, interrompu le paiement de ses redevances à Qualcomm.
Coup de poignard dans le dos
Sauf que les deux entreprises sont bien plus étroitement liées. Samsung est, avec Apple, un des deux plus importants clients de Qualcomm, qui vend ses SoC Snapdragon au constructeur. Et les redevances versées par le Sud-Coréen pour les licences sur les brevets de Qualcomm sont à peine moins importantes que celles de la marque la pomme. En outre Qualcomm est un gros client de Samsung, à qui il confie la production de ses puces Snapdragon. L’un ne peut se passer de l’autre, et inversement.
D’où cet accord, dont le principal perdant est justement Apple. En effet, Qualcomm se débarrasse du front coréen, ce qui lui laisse les mains un peu plus libres (il ne faut pas oublier l’amende de la Commission européenne, contre laquelle Qualcomm fait appel) pour lutter contre Cupertino devant les tribunaux américains. D’autant que, désormais, Apple ne pourra plus compter sur le soutien de Samsung contre le fabricant de puces.