Waymo vs. Uber : début de procès sous tension

Uber a-t-il organisé le vol de documents confidentiels de Waymo relatifs à des technologies embarquées dans les véhicules autonomes ? Le tribunal de San Franscisco se prononcera d’ici une à deux semaines sur la responsabilité d’Uber dans une affaire marquante de la fin de l’ère Kalanick.

Lundi sest ouvert devant le tribunal fédéral de San Francisco le procès d’Uber, accusé par Waymo, la filiale d’Alphabet dédiée à la voiture autonome, d’avoir utilisé des documents confidentiels volés par un ancien ingénieur de Google pour progresser sur la technologie LIDAR. Le géant insiste sur le fait qu’Uber avait tout manigancé depuis le début.

Ce procès nest pas celui dAnthony Levandowski (qui sera jugé dans un autre procès), le tribunal statue sur lobtention et lutilisation illicite par Uber des technologies de Mountain View. Cest en tout cas la thèse que défendent les avocats de Google. Ceux-ci ont attaqué directement Travis Kalanick, fondateur et ex-CEO dUber.

« Il a pris la décision et cette décision était de tricher » accuse Charles Verhoeven, l'un des avocats de Waymo. Uber se serait lancé à cœur perdu dans la conduite autonome, avant de réaliser son retard sur le projet Google Car. Travis Kalanick aurait alors « décidé que gagner était plus important que la loi (...) quoiqu'il en coûte ». Waymo réclame 2 milliards de dollars à son concurrent

Vol, triche, complot…

De son côté, le géant du VTC dénonce un « complot » ourdi par Google. Car Waymo s’inquiétait depuis longtemps de la concurrence que représentait Uber, surtout après le départ de plusieurs ingénieurs et le rachat d’Otto. Rachat que Google avait « songé à empêcher » quand bien même il n’était pas au courant à l’époque que « Anthony Levandowski avait téléchargé le moindre fichier ».

Interrogé au second jour du procès, Travis Kalanick était à mille lieux de son image de sulfureux patron d’Uber, se contentant généralement de réponses monosyllabiques et restant très vagues sur le calendrier de ses rencontres avec Levandowski et son recrutement, au cœur justement de l’affaire. Google signale en effet que la direction d’Uber a rencontré l’ingénieur alors qu’il était encore employé de Waymo.