Le juge des finances de l’Etat a, dans son rapport annuel, livré quelques recommandations quant à la politique à tenir sur le projet Linky. Car si « seuls les gains au niveau des consommateurs justifient économiquement le projet », ceux-ci sont pour l’heure « insuffisants ».
La Cour des comptes a rendu son rapport annuel, où le numérique occupe une bonne place. Entre la critique du manque d’ambition de l’État dans sa transformation numérique et les progrès réels quoique inégaux des téléservices en santé, le gendarme des finances publiques s’est longuement attardé sur le cas Linky.
Le célèbre compteur électrique connecté fait l’objet de critiques de la part de la Cour. Il n’est pas question d’ondes ou de surveillance, mais de rentabilité du modèle économique. Enedis, propriétaire des compteurs, est trop généreusement rémunéré et, pire encore, ne fournit pas au consommateur de données économiques et tarifaires.
Données non accessibles
« Seuls les gains au niveau des consommateurs justifient économiquement le projet » souligne la Cour. Or « les gains que les compteurs peuvent apporter aux consommateurs sont encore insuffisants » : rentabilité économique « médiocre », offres des fournisseurs d’électricité « encore limitées »… Il pourrait y avoir du mieux, estime la Cour. Elle demande notamment à Enedis un plan d’action de valorisation des données collectées, données qui bénéficieraient au consommateur dans la régulation de sa consommation électrique.
Autre problème de Linky : un pilotage défaillant du projet par les pouvoirs publics qui a provoqué, entre autres, quelques problèmes de communication avec le public. « Si des études visant à s’assurer du caractère inoffensif des rayonnements émis par les différents éléments composant le dispositif ont été réalisées dès 2011, le cadre dans lequel elles ont été effectuées n’était pas suffisant pour avoir un message rassurant audible » écrit la Cour. De même, sur la question des données personnelles, l’avis de la Cnil n’a pas été suffisamment diffusé.