Le low code, parfois appelé « no code », permet aux utilisateurs métier de configurer des applications qui correspondent à leurs besoins sans faire appel aux développeurs de l’IT. Il investit de nombreux secteurs de l’industrie informatique, en particulier le BPM, business process management.
Une vue de l'outil Low Code d'Appian.
L’idée fondamentale est de permettre de développer rapidement des applications qui répondent aux besoins des métiers ; et le but est de proposer des services innovants à même de conquérir et retenir les clients de l’entreprise. La vitesse de développement et les améliorations constantes sont d’ailleurs un point de différenciation entre leaders et retardataires dans la transformation numérique que connaissent la plupart des secteurs d’activité.
Autre point d’importance, les faibles investissements nécessaires et niveau d’expertise requis autorisent de mettre ce type de plate-forme dans les mains d’utilisateurs dans les lignes de métier et de lutter ainsi contre le manque de ressources humaines dans les équipes de développement des entreprises ou de les concentrer sur de plus gros projets de transformation ou d’innovation. Il est à noter que les plates-formes existantes s’orientent toutes vers des applications plus larges et transverses qu’auparavant. On peut aussi mettre en avant la possibilité de réutilisation et de simplification des adaptations des applications dans un contexte de changement rapide et constant.
Un marché fragmenté
Au milieu de l’année dernière, le cabinet Forrester Research recensait près de 67 acteurs de plates-formes Low Code. Son étude de ce marché se concentrait sur seulement 14 de ceux-ci. Ils proviennent de différents secteurs de l’industrie : CRM, BPM outils de développements, management de services IT… Dans une étude sponsorisée par Appian, un des acteurs majeurs de ce marché, les revenus dudit marché sont estimés pour 2019 par le cabinet Forrester à 10 milliards de dollars. Ce chiffre, qui peut sembler élevé pour une technologie émergente, s’appuie sur le fait que 79 % des décideurs informatiques évaluent ou déclarent utiliser des plates-formes de ce type. Pour cette année, le même cabinet évalue les revenus du marché à 3,8 milliards de dollars. Ces estimations sont confortés par des taux de croissance de plus de 50 % des revenus des acteurs présents actuellement et par l’entrée de nouveaux acteurs de poids comme Microsoft et Oracle, ce qui légitime le marché vis-à-vis des entreprises.
La robotisation comme futur
Une des pistes de l’avenir de ce type de plate-forme est l’ajout d’outils de machine learning ou d’Intelligence artificielle les autorisant à traiter de manière automatique les tâches récurrentes et à faible valeur ajoutée dans les processus, tout en laissant se concentrer l’utilisateur métier sur les exceptions ou cas complexes. On se rapproche ainsi de plus en plus d’un « case management » plus efficace avec des applications plus précautionneuses des « clients ». À l’analyse, les plates-formes de Low Code accélèrent de nombreux aspects critiques de la transformation numérique des entreprises en apportant des solutions à de nombreux problèmes, comme les cycles de développement, le manque de développeurs et l’adaptation au métier des applications. Les plates-formes actuelles doivent devenir moins dépendantes de la politique de sécurité mise en place dans l’entreprise et gagner en maturité pour y accéder à un stade supérieur.
Autre point fondamental : avec le Low Code, ce sont les utilisateurs métier qui composent les applications qui leur conviennent le mieux. Mais sans évincer la DSI, qui reste maître de la plate-forme sur laquelle les utilisateurs métier apportent leur touche sans avoir à suivre le cycle classique d’expression des besoins, développement, test et mise en production, laquelle reste souvent tardive en ce qui concerne les besoins métier.
Article publié dans L'Informaticien n°164. Dossier complet Tendances'18 à lire dans le magazine.