Les ruptures conventionnelles collectives dépassées par leur succès chez IBM France

A croire que les salariés de Big Blue dans l’Hexagone veulent tous quitter le navire. Alors que l’entreprise s’était fixé un objectif de 94 suppressions d’emplois, ce sont 124 salariés qui en ont fait la demande, auxquels s’ajoutent 146 autres collaborateurs ayant demandé à partir en pré-retraite.

 

Fin février, IBM  France, qui vise 94 suppressions d’emplois au 1er trimestre 2018, a présenté un accord de rupture conventionnelle collective. Ce système a, pour mémoire, été introduit dans le Code du Travail par ordonnances, selon la volonté du gouvernement actuel. La branche française de Big Blue a choisi d’activer ce levier et, le 8 mars, la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) a donné son feu vert.

A en croire UNSA IBM, IBM a été pris de court par le succès du RCC. « Pour un objectif de 94 RCC dans les 4 entités cibles, 124 personnes ont, à la date d’aujourd’hui, fait acte de candidature. 115 sont aujourd’hui éligibles » rapporte le syndicat. En outre, 146 personnes ont demandé à bénéficier des mesures de fin de carrière (MFDC), dont 125 éligibles.

Hémorragie de salariés ?

Selon l’organisation syndicale, et au vu des objectifs d’IBM, « très peu de candidats aux mesures de fin de carrière seront « élus » […] nous allons vers un ratio d'un tiers des candidats qui pourront concrétiser leur départ ». Ce qui risque d’entraîner une « très grande frustration » auprès des salariés « qui se voyaient déjà en préretraite » et auront « du mal à se remotiver sur le peu de mois qu'il leur reste à travailler avant la retraite ».

Si l’UNSA demande à la direction d’IBM France de trouver les dispositifs « adéquats afin de satisfaire toutes les demandes de départ en préretraite », la CFDT a quant à elle refusé en février de signer l’accord RCC. Elle y voit en effet un « n-ième plan de suppression d’emplois », fustigeant les conditions de cet accord « demandé par la direction et négocié au “pas de charge” ».