Et si derrière l’image de chantre de l’inclusion se cachait une entreprise aussi sexiste que les autres ? C’est ce que reproche à Microsoft une plainte qui fait état de 238 plaintes déposées en interne par des salariées de l’éditeur aux États-Unis pour discrimination fondée sur le genre et harcèlement sexuel.
Les salariées à des postes techniques chez Microsoft aux États-Unis ont, entre 2010 et 2016, formulé 238 plaintes en interne relatives à des discriminations liées au genre ou à du harcèlement sexuel. Ce chiffre ressort d’un dossier déposé à la Cour Fédérale de Seattle en 2015 et que Reuters exhume aujourd’hui. En effet, un certain nombre de documents quant aux pratiques de l’éditeur en matière de ressources humaines ont été rendus publics lundi dans le cadre de la procédure.
Ces documents font état de refus « systématiques » des augmentations de salaire ou des promotions demandées par les femmes travaillant dans l'entreprise. Ce qui ne manquera pas de rappeler les propos de Satya Nadella en octobre 2014, selon lesquels les femmes « n'ont pas besoin de réclamer des augmentations de salaires et doivent faire confiance aux entreprises pour les payer justement ». On y apprend en outre que sur 118 plaintes pour discrimination déposées par des employées de Redmond, une seule a été jugée "fondée" par le géant.
Vers une class action ?
Selon Reuters, les avocats de la défense décrivent un nombre de plaintes « choquant » et ont déclaré que les réponses de l'équipe en charge des enquêtes internes chez Microsoft « manquaient de conviction ». Ils demandent la qualification de la plainte en class action, laquelle pourrait selon leurs dires concerner quelque 8000 actuelles et anciennes salariées. Ce que Microsoft refuse, arguant que les plaignantes n'ont pas identifié de pratiques affectant « suffisamment d'employés » pour justifier un recours collectif.
Quele lque soit la décision du juge, cette affaire met à mal le discours du géant sur la diversité, Microsoft assurant dépenser plus de 55 millions de dollars chaque année pour promouvoir la diversité et l’inclusion. Mais, le contexte actuel aidant, il n’y a pas que l’image de l’éditeur qui est écornée : à la publication des documents légaux relatifs à cette plainte, la valeur de l’action Microsoft a diminué de 2,5% dans la journée de mardi.