Malgré une introduction en bourse réussie en juin 2015, Fitbit n’en finit plus de descendre aux Enfers. 2016 n’était pas reluisant, 2017 a été pire encore. La faute d’un virage raté du bracelet à la montre, probablement… l’entreprise tente donc de prendre un peu plus de place sur le marché des smartwatches avec Versa, une montre connectée visiblement inspirée de Pebble.
Qu’il semble loin le temps où Fitbit était un géant sur le marché des wearables, un âge dominé par des produits orientées santé et bien-être, l’ère des bracelets fort sobres embarquant divers capteurs. A vrai dire, cette époque n’est pas si lointaine et les choses n’ont guère changé, à l’exception du cadran désormais monté sur le bracelet. Mais l’avènement des smartwatches, prenant le pas sur les trackers d’activité, n’ont pas fait les affaires de Fitbit.
Pourtant le fabricant de bracelets a étoffé son portfolio ces dernières années, rachetant notamment pour trois fois rien (entre 30 et 40 millions de dollars) Pebble, constructeur de montres connectées célèbres pour ses campagnes de crowdfunding. Hélas il semblait déjà trop tard pour Fitbit : le marché des wearables est dominé par un acteur : Apple et ses Apple Watches.
Et la situation ne s’est pas inversée en 2017. Fitbit a publié ses résultats financiers pour l’année passée fin février et les chiffres ne sont pas de nature à rassurer les investisseurs (début mars, l’action Fitbit valait dix fois mois que sa plus haute valeur en juillet 2015, 46,7 dollars alors un mois après son introduction). Ses ventes dégringolent de près de 50%, son chiffre d’affaires fond comme neige au soleil, -34% à 1,6 milliard de dollars et ses pertes se creusent, de 102 millions en 2016 à 277 millions l’année dernière.
La montre de la dernière chance ?
Mais le patron et cofondateur de Fitbit, James Park, se veut optimiste et volontariste, voyant dans les douze derniers mois une période de transition. « En 2018, nous nous concentrerons sur la réduction des dépenses, la poursuite de notre expansion dans la catégorie smartwatch et le soutien de notre communauté engagée dans ses activités de santé et de remise en forme » assure-t-il. Joignant le geste à la parole, il a présenté hier une nouvelle montre « pour tous », la Fitbit Versa.
Équipée d’un écran LCD tactile, cette smartwatch permet évidemment de voir les appels entrants, lire ses SMS, consulter son agenda, ses notifications, ses mails. A condition bien sûr d’avoir appairé la montre en Bluetooth avec son smartphone et que celui-ci soit à portée. Mais la Versa fonctionne aussi en mode standalone, puisqu’il est possible d’y stocker des exercices à faire (en course à pied, vélo ou levée de poids) et d’obtenir en temps réel des données sur son activité physique.
Versa est disponible en précommandes sur le site de Fitbit au prix de 199,95 euros. Dans son annonce du produit, l’entreprise soulignait que, « avec l'introduction de Versa, [elle] étend ses offres smartwatch […] et se positionne pour capturer une plus grande part de la catégorie des wearables ». Ou plus exactement tente de capter un peu de la croissance prévue de ce marché.