Recherche, investissements, ouverture des données et éthique étaient au menu du (long) discours d’Emmanuel Macron hier au Collège de France. Le président y a présenté la stratégie nationale en matière d’intelligence artificielle, s’appuyant sur le rapport présenté la veille par Cédric Villani.
Au lendemain de la présentation du rapport Villani sur l’IA, Emmanuel Macron s’exprimait en clôture d’un colloque sur l’IA jeudi 29 mars au Collège de France. Un discours fleuve lors duquel le président de la République a posé les premières briques de la stratégie de l’État concernant l’IA.
On se rappellera qu’à la publication du précédent rapport sur l’intelligence artificielle, François Hollande avait annoncé l’investissement par l’État de 1,5 milliard d’euros sur dix ans. Emmanuel Macron conserve ce chiffre, mais réduit l’étalement à la durée de son quinquennat. Le président annonce que ces fonds proviendront en partie de la BPI, du Secrétariat général pour l'investissement (rattaché à Matignon) via le Programme d’investissements d’avenir (PIA) et du Fond pour l’innovation de rupture lancé par Bercy le 15 janvier dernier.
Ce plan Intelligence artificielle devrait se traduire, selon Emmanuel Macron, par « 500 millions d’euros d’investissements privés supplémentaires ». Le matin même, il avait rencontré le président de Samsung, qui ouvrira un laboratoire dédié à la recherche en IA d’ici à la fin de l’année. Fujitsu a lui aussi annoncé hier l’extension de ses locaux existants en France et un partenariat avec l’Inria Saclay. Lors de l’évènement Choose France, Google, Facebook ou encore Microsoft avaient également fait part de leurs envies d’IA et de France.
Des hubs, des réseaux, des plateformes…
Outre l’effort financier, « la stratégie de la France de développement de l’IA s’appuiera sur une politique d’ouverture proactive des données ». Suivant les recommandations de Cédric Villani, le président de la République veut que soit mise en place une plateforme de partage des données des acteurs publics et privés, toujours dans cette approche sectorielle préconisée par le député LREM. Deux marchés seront particulièrement concernés : les transports, notamment l’automobile autonome, et la santé, avec un futur « hub des données de santé ».
Enfin, la recherche devrait bénéficier d’un petit coup de pouce. D’une part l’Inria coordonnera un programme national de recherche en intelligence artificielle, en partenariat avec d’autres labos et des universités. Devrait en résulter un réseau de recherche dédié. Emmanuel Macron veut en outre doubler le nombre d’étudiants et d’étudiantes dans les domaines de l’intelligence artificielle.