15 millions d’euros contre «l’illectronisme»

Lors d’un évènement à Nantes, Mounir Mahjoubi a annoncé un grand « Plan d’action national pour un numérique inclusif ». Sous cette appellation se cache un ensemble de mesures mêlant administrations, collectivités et secteur privé destinées à former les Français et Françaises qui « ne savent pas utiliser les outils numériques ».

Les gouvernements successifs s’attachent à réduire la fracture numérique et l’actuel ne fait pas exception. Après l’annonce du Plan d’investissement dans les compétences en avril dernier, le sécrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi était à Nantes hier à l'occasion de l'ouverture de la Nantes Digital Week (13 au 23 septembre) « pour faire de cette rentrée 2018 celle de la mobilisation générale contre l’illectronisme ».

Principale annonce de ce « plan d’action national pour un numérique inclusif », le lancement du « pass numérique », un dispositif distribué par la CAF, Pôle Emploi ou encore les collectivités aux personnes ayant besoin d’accéder « à un service d’accompagnement au numérique ». Il s’agit plus concrètement de suivre entre 10 et 20 heures d’ateliers labellisés afin de « devenir autonome ». Pour soutenir cet effort, l’Etat a débloqué une enveloppe de 10 millions d’euros.

Des hubs phares

5 millions supplémentaires seront mobilisés pour les deux prochaines années afin de favoriser l’émergence de « hubs France Connectée », décrits par l’exécutif comme des « organisations mixtes, ayant une forte proximité avec les collectivités territoriales  […] qui devront recenser, conseiller et outiller les acteurs de terrain pour accueillir et dispenser des ateliers numériques partout sur les territoires ». Pour l’heure, la nature exacte de ces hubs est encore floue mais gageons que l’appel d’offres piloté par la Caisse des Dépôts finira par éclairer notre lanterne.

Avec cet investissement de 15 millions d’euros, Mounir Mahjoubi espère faire levier pour « atteindre 75 à 100M€ par an avec une mobilisation de toutes les collectivités, des opérateurs publics et privés ». Et ce afin d’accompagner 1,5 million de personnes au numérique, vraisemblablement chaque année. Ultimement, ce sont « 13 millions de nos concitoyens » qui sont frappés « d’illectronisme » et que l’Etat veut former.