La 11ème édition du Forum International de la Cybersécurité vient de s’ouvrir à Lille sur son site habituel du Grand Palais. Le thème des débats de cette année, la sécurité et la confiance, les deux mamelles d’un Internet libre et ouvert.
Les travaux du FIC s’ouvrent traditionnellement par une session plénière où les organisateurs et les officiels présents tirent les enseignements de l’année passée et apportent des précisions sur la feuille de route pour l’année à venir sur la cybersécurité. Après les remerciements et félicitations d’usage, le Général Watin-Augouard a insisté sur la dimension internationale de l’événement et de son ouverture vers l’ensemble de l’écosystème. Nicolas Lebas, vice-président de la région des Hauts de France a pris le relais pour marquer l’importance de cet écosystème pour la région à la fois comme terre d’élection d’entreprises du secteur mais aussi par le rayonnement que cela lui apporte en accompagnant les entreprises et en les sensibilisant par la formation aux risques de la cybercriminalité. Il a notamment rappelé l’établissement d’un cluster cybersécurité dans la région avec de nombreux acteurs de taille européenne ou mondiale.
Des actions et des réactions
Le directeur général de la Gendarmerie Nationale a ensuite présenté l’état des forces de l’ordre pour lutter combattre la cybercriminalité et instaurer la confiance sur Internet. Il a insisté sur la formation apportée et le professionnalisme des brigades numériques.
Le secrétaire d’état auprès du ministère de l’Intérieur Laurent Nunez est ensuite monté sur l’estrade pour une brève allocution. Il a tenu à rappeler que l’année dernière une personne sur 12 avait connu une fuite de ses données personnelles. Il y voit le signe d’outils criminels plus facilement accessibles avec toutes les conséquences que cela peut avoir comme en témoignent les attaques qui se sont déroulées lors de l’année écoulée. Dans le cadre de la transformation numérique de la société et donc des entreprises et des personnes, il évoqué les nouveaux terrains de jeux des criminels comme l’Internet des Objets ou la 5G. Il a ensuite rappelé les différentes initiatives prises par les différents gouvernements depuis 10 ans pour contrer les attaques dont la mise en place de différentes plates-formes que ce soit de signalement ou de lutte directe contre les criminels du Net. Il a confirmé le doublement des postes de N-Tech d’ici 2020. Il a ensuite indiqué que le ministère voulait accélérer la cadence dans la construction de la filière industrielle du secteur après la constitution d’une feuille de route par le Conseil National de l’Industrie. Il a aussi insisté sur un nouveau règlement au niveau européen qui serait à même d’apporter plus de confiance sur le Web
Une voix discordante
Dans ce concert de vœux pieux, de priorités toujours réaffirmées d’année en année, Guillaume Poupard, en charge de l’ANSSI, a tenu un discours plus grave en ajoutant que la situation empirait et que la surface d’attaque des entreprises ne cessait de s’agrandir. Il voyait même dans certaines attaques des pré-positionnements à des conflits plus larges. Il précisait : « ce tableau est noir mais pas noirci. Nous sommes en état d’urgence numérique ».
Il demandait ensuite un effort collectif et que chacun sorte de sa chapelle pour éviter les débats qui n’avaient plus lieu d’être comme le « souverain », cloud ou autre.
Il annonçait d’ailleurs 3 certifications de sociétés de services Sopra, Sogeti et Orange ainsi que d’Oodrive, premier prestataire « nuagique » à obtenir cette certification.