Oracle poursuivi pour discrimination envers les femmes et les personnes de couleur

Pour la deuxième fois en deux ans, l’éditeur fait l’objet d’une plainte du Department of Labor pour discrimination. Le gouvernement américain l’accuse de discriminer les hispaniques et les afro-américains à l’embauche, tout en sous-payant femmes et personnes de couleur.

Le Department of Labor, équivalent américain de notre ministère du Travail, sonne la charge contre Oracle, lui reprochant des pratiques discriminatoires en termes de recrutement et de salaire. Sont visées des « discriminations généralisées » à l’encontre des femmes et des personnes de couleur. Dans sa plainte, le gouvernement dénonce que, sur 500 embauches dans des domaines techniques sur quatre ans, on ne trouve que cinq hispaniques et six afro-américains.

Au contraire, sur la même période, la société a recruté sur ces 500 personnes 90% d’Asiatiques. Le DoL suggère qu'Oracle cible également les travailleurs asiatiques en raison de leur dépendance vis-à-vis de l'entreprise pour obtenir l'autorisation de travailler aux États-Unis, permettant à la société de revoir ces salaires à la baisse. Le sous-paiement des employés asiatiques équivaut à une perte totale de 234 millions de dollars pour les salariés, estime la plainte.

Sous-payés aussi, les salariés afro-américains, avec des disparités salariales par rapport à leur collègues blancs allant jusqu’à 7,5% du salaire à compétences et responsabilités égales. Le gouvernement accuse également Oracle d’avoir discriminé les femmes aux postes techniques, avec des écarts de salaires par rapport à leurs homologues masculins allant jusqu’à 20%.

Le cas d’Oracle symptomatique de la tech

« La minoration des salaires d'Oracle pour ses employés non-blancs et non-masculins est si extrême qu'elle persiste et empire au fil des longues carrières » pointe la plainte, atteignant parfois 25% d’écart. Or puisqu’Oracle a signé avec l’administration fédérale pour 100 millions de dollars par an de contrats, l’entreprise est soumise aux lois fédérales contre les discriminations et aux audits du Department of Labor. Vus les enjeux, la société de Mark Hurd a nié en bloc.

Ce n’est pas la première fois qu’Oracle est poursuivi pour discrimination. En 2017, l’éditeur était attaqué par le DoL pour les mêmes motifs, et il fait actuellement l’objet d’un recours en class action pour des discriminations fondées sur le genre. Ces derniers temps, la Silicon Valley est pointée du doigt pour ses mauvaises pratiques sur ces questions (on vous conseillera à ce sujet de lire l’excellent Brotopia: Breaking Up the Boys' Club of Silicon Valley d’Emily Chang), Google étant lui aussi poursuivi, cette fois-ci pour avoir dissimulé des cas de harcèlement sexuel.