Face au flot de données des milliards d’objets connectés, les experts s’accordent sur l’émergence d’une nouvelle classe d’infrastructures IT : L’Edge Computing.
AVEC SES SMART BUNKER CX, SX ET FX, SCHNEIDER ELECTRIC PROPOSE TOUTE UNE GAMME DE BOÎTIERS PROTÉGÉS POUR MICRO DATACENTERS.
L’Edge Computing devrait absorber 18% de l’ensemble des dépenses d’infrastructure IT des entreprises d’ici 2020, selon IDC. Outre des applications à très faible latence, comme la réalité virtuelle, pour Julien Herment, expert en technologies IoT et fondateur de Quantum Studio, cet accroissement des investissements dans des infrastructures de proximité est essentiellement porté par l’essor des objets connectés : « L’Edge Computing est, d'une certaine manière, natif pour les objets connectés et, de manière plus large, pour les systèmes embarqués. Ce modèle répond aux problématiques temps réel, sécuritaire et budgétaire. Surtout, réduire le nombre de transferts permet souvent d'augmenter drastiquement l'autonomie des objets connectés. »
Côté hardware, de multiples solutions ont émergé pour répondre à ce nouveau besoin. Depuis le système tout-en-un tel que l’Edgeline EL300 Converged Edge d’HPE qui intègre un mini PC durci doté de multiples ports de communications et d’un module de communication LTE, jusqu’aux conteneurs maritimes reconvertis en mini datacenter à installer sur le parking de l’usine, en passant par les enceintes micro datacenter blindées à installer dans un coin d’atelier, les entreprises disposent de toute une gamme de solutions de puissance très large. Restait à traiter le problème de la collecte des données.
De nouvelles architectures logicielles hybrides pour l’IoT
Les fournisseurs Cloud sont très actifs dans le développement d’architectures IoT distribuées. AWS propose AWS IoT Greengrass, une solution qui intègre une messagerie inter applicative pour remonter des données vers la plateforme Cloud Amazon, mais aussi l’exécution de fonctions serverless AWS Lambda en local. Cette architecture permet de déployer des inférences de Machine Learning sur l’équipement, afin de l’exécuter en local. Microsoft n’est pas en reste avec son architecture Azure IoT Edge. Un runtime local capable de collecter les données en local via MQTT ou AMQP pour échanger avec le Cloud Microsoft Azure via la brique IoT Hub. Tout comme sur AWS Greengrass, la gestion du parc d’objets connectés est assurée depuis le Cloud où toutes les données relatives aux équipements sont centralisées.
L’architecture Azure IoT Edge inclut un runtime déployé sur les objets connectés. Celui-ci est disponible sous Raspbian-stretch, Ubuntu, Windows 10, Windows Server, mais aussi diverses distributions Linux, Wind River 8 et Yocto.
Face à ces offres hybrides, les éditeurs de plateformes IoT ont dû, eux aussi, proposer des architectures à plusieurs niveaux. PTC a ainsi complété sa plateforme ThingWorx avec les solutions de l’éditeur KEPware, un spécialiste des systèmes industriels. Autre poids lourd de l’IoT, SAP qui pousse HANA et HCP (HANA Cloud Platform) côté « datacenter » propose de déployer SQL Anywhere, une base de données « light » à positionner au plus près des objets connectés. Cette base de données dispose des capacités de synchronisation de données intéressantes pour les objets connectés ne disposant d’une connectivité qu’épisodique.
Architectes et développeurs disposent aujourd’hui d’un large choix de solutions hardware et software pour faire face à cette nouvelle « révolution » informatique de l’Edge Computing. ❍
« LA 5G VA MARQUER LE DÉBUT DE L’ENVOL DU EDGE COMPUTING »
Franck Volko, directeur général d'Ictroom
« Le besoin en infrastructure Edge Computing est directement lié à l’essor de l’IoT et de l’IIoT. En tant que concepteurs de datacenters, nous divisons le marché Edge Computing en trois. D’une part le conteneur, les 20 pieds ou 40 pieds du secteur maritime. Un peu plus gros vient le shelter, un bâtiment construit en semi-dur dédié à l’informatique et installations techniques, et enfin des petits datacenters de 500 à 750 KW.
Si l’Asie et les Etats-Unis déploient déjà ces infrastructures Edge, en Europe, il faudra attendre l’arrivée de la 5G pour que ce soit le cas. On estime que les opérateurs mobiles vont devoir construire des datacenters Edge pour gérer les données toutes les 20 à 30 antennes. Les 2 années à venir vont être cruciales dans la mise en place de ces infrastructures Edge. »
Cet article est paru dans le dossier Tendances 2019 de L'Informaticien n°174.