Tendances'2019#6 - Blockchain : d'émergente à omniprésente

Encore jeune la technologie de la blockchain a fait une entrée remarquée sur de nombreux cas d’utilisation, en particulier dans la traçabilité des produits, ou tout ensemble devant valider une chaîne de confiance.

Une étude du cabinet IDC parue l’été dernier apporte un éclairage sur la vitesse à laquelle la technologie de blockchain émerge. Elle se développe autour de 10 technologies à travers 19 industries différentes et 16 cas d’usage dans 9 régions du monde. Au total, 1,5 milliard de dollars vont être investis dans la blockchain en 2018, d’après les prévisions de l’IDC, ce qui correspond au double de l’année 2017. Globalement, le taux de croissance des investissements est estimé à 73,2% par an pour les cinq prochaines années, pour atteindre les 10 milliards d’euros. Les secteurs de la finance, de la distribution et des services sont les principaux utilisateurs. Les USA sont les premiers acheteurs mais l’Europe de l’Ouest arrive juste derrière devant la Chine.

Des utilisations multiples

HSBC, la banque anglaise, a effectué le règlement de 250 milliards de dollars de transactions en devises l'an dernier en utilisant la technologie de registre distribué. Le groupe britannique n'est pas le seul à percevoir le potentiel de la chaîne de blocs sur le marché des changes. Depuis 2015, en vue de la mise en place d'une infrastructure blockchain, IBM travaille avec le système CLS. Celui-ci a été créé en 2002 pour réduire le risque de règlement des opérations de change et est détenu par une soixantaine de banques du monde entier parmi les plus actives sur ce marché, dont BNP Paribas, Crédit Agricole, Natixis et Société Générale, mais aussi HSBC. La Banque mondiale pour son compte a réalisé une émission obligataire sur cette technologie.

Autres exemples dans divers domaines : BitFury, une jeune pousse dans la blockchain a développé une plate-forme musicale permettant de mieux protéger les droits d’auteur ; Carrefour a déployé la technologie pour la traçabilité des poulardes d’Auvergne et vise à généraliser la technologie sur ses approvisionnements.

CARREFOUR EMPLOIE LA BLOCKCHAIN POUR ASSURER LA TRAÇABILITÉ DE SES POULETS FERMIERS D’AUVERGNE DE L’INCUBATION À LA DISTRIBUTION.

Une offre de plus en plus large

La plupart des grands industriels de l’informatique ont mis en place une plate-forme de chaîne de blocs. IBM, Oracle, Microsoft, SAP ont intégré la possibilité d’utiliser la technologie de registre distribué sur leur plate-forme. Pré-packagée, la plateforme devient plus facile à utiliser. On peut donc parier sur une démocratisation de l’utilisation des systèmes de blockchain par les entreprises.

A l’avenir les débats devraient se déplacer sur les algorithmes de consensus avec l’apparition de nouveaux algorithmes comme HashGraph qui semble de plus améliorer les performances sur la chaîne de blocs tout en respectant l’ordre des transactions. Encore jeune, la technologie va peu à peu atteindre la maturité. Cela n’empêche pas les grandes entreprises d’accélérer le pas et d’aller plus loin que de simples tests ou prototypes pour maîtriser cette technologie.

Cet article est paru dans le dossier Tendances 2019 de L'Informaticien n°174.