Ça y est, les entreprises européennes n'ont plus peur du cloud et commencent, quoique avec une relative timidité, à migrer certaines parties de leurs infrastructures et applications sur le cloud. GCP, quoique en retrait sur le Vieux Continent, peut néanmoins compter sur ses partenaires dont certains ont annoncé des rachats stratégiques sur GCP en marge de la conférence.
On l'a vu lors des différentes keynotes, Google s'attaque aux verticaux. La tendance n'est pas vraiment neuve, on peut considérer aujourd'hui que Mountain View veut accélérer sur des secteurs spécifiques. En Europe, il applique également cette stratégie, visant principalement le Royaume-Uni, notamment pour la finance, et l'Allemagne, ici auprès d'acteurs de l'industrie. « Il y a maintenant une importante dynamique en Europe » souligne lors d'une table ronde Sébastien Marotte, vice-président pour la région EMEA chez Google Cloud.
Dans la finance, un acteur tel que la BNP Paribas commence à investir dans GCP. Du côté du retail, Carrefour a annoncé en juin dernier un important partenariat avec Mountain View quand, dans le manufacturing et l'énergie, Airbus, Total et surtout Veolia (une référence au Next 2019) ont tous franchi le pas. Les entreprises européennes, longtemps méfiantes à l'égard du cloud, sont de plus en plus enclines à passer dans les nuages. Sébastien Marotte cite une étude IDC qui estime que le cloud connaîtra une croissance de 22% en Europe d'ici à 2022.
« Google Cloud est toujours un peu en arrière en termes d'adoption cloud, mais en accélération » précise-t-il. Les services de ML/AI et de smart analytics sont autant de leviers, quoique les entreprises fassent preuve de prudence sur les questions de sécurité, de confidentialité et de confiance. « D'un point de vue purement technique, GCP est une des infrastuctures les plus sécurisées que vous puissiez trouver. Le problème vient de l'éducation et de « l'awareness » » soutient le vice-président EMEA.
Les partenaires grossissent à grands coups de rachats
Néanmoins, interrogé sur le Cloud Act et son impact potentiel, il assure « n'avoir vu aucune négociation ni aucun contrat échouer du fait de la législation américaine. Nous avons des équipes qui travaillent sur le sujet mais je n'ai pas d'exemple d'un impact sur nos activités ». Alors que les entreprises négocient leur passage au cloud, Google considère important de les traiter en direct, mais aussi par le biais de son écosystème de partenaires. Atos, Accenture (qui vient tout juste d'annoncer le rachat de Cirruseo, société de conseil française spécialiste de Google Cloud) ou encore Deloitte ont massivement investi dans GCP dernièrement et le géant travaille également avec des partenaires locaux tels que Devoteam, qui a pour sa part annoncé le rachat de deux sociétés spécialisées en GCP, une en Scandinavie, l'autre au Bénelux.
Pour l'heure, Google Cloud se concentre sur « garder le rythme » et poursuivre ses investissements en Europe. Néanmoins, dès lors qu'il est question d'ouvrir une région en France, à l'instar d'AWS et d'Azure, Sébastien Marotte préfère botter en touche, rappelant que ces décisions sont prises au niveau global et que si l'Hexagone est effectivement un marché important pour le géant, il n'a pas d'annonce à faire sur le sujet dans l'immédiat.