Google ne veut pas présenter aux éditeurs vivant de l'open source le visage d'un concurrent, mais celui d'un partenaire. Le géant profite de sa conférence Next 2019 pour embarquer MongoDB, Confluent, Datastax, Neo4J, InfluxDB, Elastic et Redis Enterprise dans un partenariat autour de GCP et d'une expérience utilisateur, avec une facturation et un support unifiés.
Premier constat, « monétiser l'open source a toujours été un défi pour les vendeurs », expliquait hier sur la scène du Google Cloud Next Thomas Kurian. Le cloud n'a rien arrangé, modifiant la manière dont l'open source est consommée et complexifiant les modèles économiques des sociétés soutenant et tirant profit de ces solutions. D'autant que certains des grands fournisseurs du cloud sont récemment venu concurrencer ces acteurs, ce qui n'est, de l'avis de Google, « bon ni pour les entreprises, ni pour la communauté ».
Google, lui, veut être « un véhicule pour la croissance de l'open source ». A l'occasion de sa conférence Next, le géant annonce un partenariat avec sept éditeurs : MongoDB (uniquement sur la partie Atlas), Confluent, Datastax, Neo4J, InfluxDB, Elastic et Redis Enterprise. Concrètement, il s'agit d'intégrer plus étroitement l'écosystème open source à GCP en tant que services managés. Ce qui implique une facturation, un support et une console unifiée côté utilisateur.
Entendre là que le client, lorsqu'il utilise Redis ou Elastic, réalise ses emplettes directement sur la plateforme de Google, qui redistribue ensuite les fonds aux éditeurs. Mountain View prélève au passage une commission sur les transactions, selon deux de ses partenaires qui décrivent un modèle similaire à celui de l'App Store ou du Play Store, mais se refusent à entrer dans les détails (chiffrés) des modalités financières de ce partenariat.
Un cloud pour les unir
L'utilisateur bénéficiera également d'un support unifié, assuré par Google mais en collaboration avec ses sept partenaires. Surtout il va pouvoir avoir recours aux mêmes outils de gestion (provisionning, monitoring, gestion des identités...) pour les différents services. L’idée derrière ce partenariat est d'apporter au client « les meilleures solutions de leurs catégories, sans friction, avec un expérience unifiée ».
Côté éditeurs, sans surprise, on se dit ravi de la stratégie de Google. A commencer par Redis Lab. Son CEO, Ofer Bengal, présent hier matin sur la scène de la keynote, se réjouit du regain de « visibilité » qu'apporte cette accord « alors que nous étions enterrés dans les marketplaces des clouds providers » ajoute-t-il, visant sans le nommer AWS, lequel cristallise le mécontentement des éditeurs. Une analyse partagée par Evan Kaplan, CEO d'InfluxDB, pour qui « être associé à Google et à ses services plus avancés est très précieux pour nous ».
Car au-delà de cette initiative unificatrice, la stratégie de Google, en collant à celle des éditeurs, invite ces derniers à accroitre leurs investissements sur la plateforme GCP, aux dépens des autres. Redis parle d'un « shift » de ses efforts vers Google Cloud, quand Datastax évoque travailler plus étroitement avec les ingénieurs de Mountain View. Pour Emil Eifrem, CEO de Neo4J, c'est notamment l'occasion de se pencher sur des offres cloud natives.