Bob Iger, le patron de Disney, quitte le conseil d’administration d’Apple où il occupait un siège depuis 2011. La rupture entre les deux géants semble désormais consommée sur fond de guerre de la VOD, alors qu’Apple et Disney lanceront en novembre deux services concurrents.
« Il n’y a de place que pour un seul génie dans ce bureau » aurait déclaré Walt Disney à propos d’Orson Welles. Bob Iger pourrait certainement tenir aujourd’hui des propos similaires à propos d’Apple, avec en guise de bureau le marché de la VOD. Le patron de Disney a démissionné le 10 septembre de son siège au conseil d’administration d’Apple, nous apprend un document transmis à la SEC par la marque à la pomme.
Selon la répartition des parts de 2018, le CEO de Disney est, au sein d’Apple, le huitième actionnaire individuel. Bob Iger siégeait au board du conseil d’administration de Cupertino depuis 2011. Mais leur relation est antérieure à cette date : à son arrivée aux commandes de Disney en 2005, Bob Iger a été l’artisan du rachat de Pixar, alors propriété d’un certain Steve Jobs. Ce dernier deviendra par le biais de ce rachat le premier actionnaire individuel du géant du dessin-animé.
Anciens amis, nouveaux ennemis
Mais le temps a viré à l’orage entre les deux entreprises. Toutes deux s’apprêtent, en novembre, à lancer leurs propres services de VOD. Si Apple a dégainé en premier en annonçant Apple TV+ en mars, Disney lui a grillé la priorité, dévoilant quelques jours avant la keynote de la marque à la pomme son service Disney+, qui sera lancé le 12 novembre outre-Atlantique à 6,99 dollars mensuels.
Qu’à cela ne tienne, Cupertino a fait mieux, présentant la semaine dernière quelques détails quant à Apple TV+, qui sera commercialisé à partir du 1er novembre prochain à 4,99 dollars par mois, un an gratuit pour les acquéreurs d’un nouveau Mac, iPhone ou iPad. Voilà donc Disney et Apple concurrents, d’où le départ de Bob Iger du conseil d’administration d’Apple, qui n’est pas sans rappeler la démission du CEO de Google, Eric Schmidt, du même poste en 2009 : à l’époque, c’est sur le terrain des OS mobiles que Google et Apple étaient devenus concurrents.