Bye bye Oracle : Amazon a terminé sa migration

Le géant du e-commerce annonce avoir terminé la migration de ses bases de données, abandonnant Oracle au profit de sa propre infrastructure AWS. Un chantier gigantesque, on parle de 75 petabytes de données, et une pomme de discorde entre l’entreprise de Jeff Bezos et celle de Larry Ellison.

Voilà maintenant plusieurs années que l’on évoque la grande migration d’Amazon. Le géant du e-commerce avait en effet l’intention de se séparer de ses bases de données Oracle historiques pour passer la totalité (ou presque) de ses données sur sa propre infrastructure, soit AWS. Sont concernés par cette transition la plupart des services grand public de l’entreprise, dont Alexa, Prime Video, Twitch, Audible, ainsi que ses solutions internes : AdTech, Amazon Fulfillment Technology, Consumer Payments, Customer Returns, Catalog Systems, Deliver Experience, Digital Devices, External Payments, Finance, InfoSec, Marketplace, Ordering et Retail Systems.

C’est donc un travail de longue haleine, qu’Amazon annonce avoir achevé. « Je suis heureux d'annoncer que cet effort de migration de base de données est maintenant terminé. L’activité grand public d’Amazon vient de désactiver sa dernière base de données Oracle » écrit Jeff Barr dans un post de blog, précisant que certaines applications tierces étroitement liées à Oracle n’ont pas été migrées. Au total, 75 petabytes de données, stockées sur 7500 instances Oracle, ont été migrées vers les différents services de bases de données d’AWS.

« Les migrations ont été effectuées avec peu ou pas de temps d'arrêt et ont couvert 100% de nos systèmes propriétaires » ajoute-t-il. Amazon explique que la centaine d’équipes impliquées dans la migration ont pu choisir les solutions les plus adaptées à leurs besoins. « Les services à faible temps de latence ont été migrés vers DynamoDB et d'autres bases de données non relationnelles hautement scalables telles que Amazon ElastiCache. Les charges de travail relationnelles transactionnelles avec des exigences élevées en matière de cohérence des données ont été transférées vers Aurora et RDS; les charges de travail analytiques ont été migrées vers Redshift ».

Petits tâcles entre ennemis

Jeff Barr se permet par ailleurs quelques petits tacles à l’attention d’Oracle, qui ne sont pas sans rappeler les charges de Larry Ellison contre AWS lors de l’Oracle Open World de 2017. « Au lieu de se concentrer sur un travail différencié de grande valeur, nos administrateurs de base de données passaient beaucoup de temps à simplement garder les lumières allumées alors que les taux de transaction augmentaient et que le volume global de données stockées enflait » explique le Chief Evangelist d’AWS. « Cela incluait le temps passé à gérer le provisionnement complexe et inefficace du matériel, la gestion des licences et de nombreux autres problèmes qui sont désormais mieux gérés par les services de base de données modernes et managés ».

D’où la nécessité de migrer, justifie-t-il. Ce faisant, Amazon assure avoir réduit la latence de ses applications de 40% et diminué ses frais généraux d’administration de 70% et ses coûts de plus de 60%. « Les clients signalent régulièrement des économies de coûts de 90% en passant d'Oracle à AWS » assène encore Jeff Barr.