Xerox a des envies de HP

C'est un chèque de 27 milliards de dollars que Xerox songerait à signer pour s'offrir HP Inc. Résulterait de cette opération un géant de la bureautique et de l'impression, permettant aux deux anciens fleurons de renouer avec leur gloire passée.

En janvier 2018 Carl Icahn et Darwin Deason s'étaient rapprochés de Fujifilm.

Xerox, vieux pilier de l'industrie américaine, vient de traverser deux années compliquées. Sous la pression de ses deux hyperactifs actionnaires, Carl Icahn et Darwin Deason, l'entreprise avait cherché à se vendre. Le repreneur : nul autre que son partenaire de longue date, le Japonais Fujifilm. Début 2018, un accord de fusion était signé et Xerox devait se fondre dans la co-entreprise Fuji-Xerox et devenir une filiale de Fujifilm.

Mais c'était sans compter sur les deux actionnaires, peu satisfaits des conditions de l'opération. Début mai, l'opération était unilatéralement abandonnée par Xerox, provoquant l'ire de Fujifilm qui annonçait début 2019 engager des poursuites et réclamait un milliard de dollars de dédommagement. N'oublions pas la valse des dirigeants de l'Américain, toujours sous la pression des actionnaires. Depuis, Xerox a revendu sa participation dans la co-entreprise pour 2,3 milliards de dollars, tout en parvenant à éviter le procès avec Fujifilm.

Deux vieux géants en un

Désormais, il n'est plus question pour Xerox de se vendre, mais plutôt de racheter. Et selon le Wall Street Journal, le fabricant a jeté son dévolu sur un gros morceau. Le conseil d'administration de la société s'est réuni cette semaine afin d'examiner la possibilité de mettre la main sur HP Inc. Selon les sources anonymes citées, la transaction s'élèverait à 27 milliards de dollars mais, à ce jour, il n'est pas certain que la proposition de rachat se concrétise.

HP Inc est dans une situation similaire à Xerox par certains aspects. Ancien fleuron de la bureautique, ses activités historiques ont souffert, notamment sur les marchés des PC et des imprimantes. Après le départ de Dion Weisler, son CEO depuis la scission avec HPE, l'entreprise prévoit une restructuration comprenant la suppression de 7000 à 9000 postes. Si une fusion avec Xerox devait se concrétiser, en résulterait un géant dans le domaine de l'impression et, plus largement, de la bureautique, mais encore faudra-t-il que la nouvelle entité se montre capable d'innover pour remonter la pente.