Le Department of Justice américain vient de déposer un nouvel acte d’accusation à l’encontre de Julian Assange. Il ne s’agit pas d’ajouter de nouveaux chefs d’accusation aux 18 visant déjà le fondateur de Wikileaks, mais de venir les étayer. Le DoJ reproche notamment à Julian Assange d’avoir collaboré avec LulzSec et Anonymous, ou encore d’avoir obtenu illégalement accès au système d’information d’un pays de l’OTAN. Des faits qui, contrairement à l’acte d’accusation précédent, ne sont pas couverts par la liberté de la presse et le Premier Amendement.
Après plusieurs années reclus dans l’ambassade d’Equateur de Londres, Julian Assange a été arrêté par la police britannique en avril 2019 et reste détenu depuis. Alors que la justice outre-Manche doit se pencher sur la demande d’extradition formulée par les États-Unis en septembre, procédure retardée pour cause de pandémie mondiale, le Department of Justice américain vient de publier un nouvel acte d’accusation à l’encontre du fondateur de Wikileaks.
Sur la forme, rien ne change réellement et aucun chef d’accusation ne vient s’ajouter aux 18 existants, couvrant principalement l’obtention et la diffusion non autorisées de documents relevant de la défense nationale, ainsi que la conspiration à des fins d’intrusions dans des systèmes informatiques. Toutefois, sur le fond, le DoJ vient renforcer les accusations pesant sur l’Australien et clarifie la gravité des crimes dont il se serait rendu coupable.
Organisateur de fuites ?
Dans le détail, il est surtout question des liens entre Wikileaks et des groupes de hackers. Ainsi, Julian Assange aurait échangé avec le groupe Lulzsec, alors que celui-ci collaborait également avec le FBI, afin de demander aux hackers de récupérer des informations auprès de la CIA ou encore de la NSA. De même, c’est un piratage opéré par un hacker se revendiquant d’Anonymous qui aurait permis à Wikileaks d’obtenir des documents ayant trait au renseignement américain.
En outre, la justice américaine accuse le fondateur de Wikileaks “d’avoir obtenu un accès non autorisé à un système informatique gouvernemental d'un pays de l'OTAN”. Autant d’éléments qui viennent s’ajouter au dossier monté contre Julian Assange. Mais, surtout, ces nouvelles accusations contournent la première ligne de défense à laquelle le fondateur de Wikileaks pourrait recourir : le Premier Amendement, et la liberté de la presse, puisqu’il n’aurait fait que diffuser des documents qui avaient au préalable fuité. Ici, il devient co-responsable de ces fuites, ce que la liberté de la presse peut difficilement couvrir.