Snowflake aux portes de la bourse

La jeune pousse américaine, bien que fondée par deux Français, spécialisée dans le data warehouse, a rempli son formulaire d’introduction en bourse. Avec une valorisation de 12,4 milliards de dollars et de solides assises, Snowflake pourrait bien faire l’IPO de l’année. 

Frank Slootman (debout à droite) a remplacé Bob Muglia en mai 2019 comme CEO de Snowflake. A gauche, les fondateurs Thierry Cruanes et Benoît Dageville.

Les voyants sont au vert sur les marché financiers américains et les boîtes de la tech en profitent. Outre le controversé Palantir, Unity, Asana ou encore JFrog ont tous rempli récemment leurs formulaires d’introduction. Mais celui qui risque bien de “casser la baraque”, si vous me passez l’expression, est Snowflake. Son IPO ne faisait guère de doute depuis que le board de la jeune pousse fondée par deux Français ait remercié Bob Muglia, architecte de la réussite de Snowflake mais peu pressé d’entrer en bourse, pour lui préférer Franck Slootman, non moins efficace aux rênes de ServiceNow et surtout acteur principal de son IPO réussie. 

Avec ce nouveau CEO nommé en mai 2019, l’entreprise a atteint les 12,4 milliards de valorisation boursière, avec une levée de fonds récoltant en février dernier la modique somme de 479 millions de dollars, auprès de ses investisseurs historiques mais aussi et surtout de Salesforce Ventures. Snowflake a par ailleurs étendu son partenariat avec le géant du CRM début juin, à l’occasion du Snowflake Summit

Des concurrents de poids 

Ce faisant, la jeune pousse semble en bonne place pour réaliser une IPO couronnée de succès. Les chiffres dévoilés dans son formulaire d’introduction révèlent une forte croissance. En termes de clientèle tout d’abord, puisque Snowflake a doublé son nombre de clients au 31 juillet 2020, recensant 3117 clients à cette date, 1547 de mieux qu’un an auparavant. Ses revenus ont grimpé de 174% entre 2018 et 2019, passant de 96 millions de dollars à 264 millions. Et cette année s’annonce bien puisque l’entreprise a enregistré 242 millions de dollars de chiffre d’affaires au premier semestre 2020. Cependant ses pertes se creusent, de 178 millions en 2018 à 348,5 millions en 2019, de quoi refroidir un peu les investisseurs prudents. 

D’autant que, parmi les facteurs de risques évoqués, Snowflake souffre la comparaison avec certains de ses concurrents. Des concurrents sur lesquels il repose pourtant. En effet, la solution de data warehouse de Snowflake s’appuie entièrement sur le cloud, et d’ici à 2025 l’entreprise prévoit de dépenser 1,2 milliard de dollars en services d’infrastructure assurés, dans leur majorité, par AWS. 

Or qui sont les principaux concurrents de Snowflake ? Les grands cloud providers, GCP avec Big Query, Azure avec Synapse ou encore AWS et son Redshift. Outre les bâtons dans les roues que ces géants pourraient mettre à Snowflake, la jeune pousse souligne également “disposer des ressources nécessaires pour acquérir ou établir des partenariats avec des fournisseurs existants et émergents de technologies concurrentes et ainsi accélérer l'adoption de ces technologies concurrentes”.