Des juges et des avocats parisiens sont la cible d’une campagne malveillante. Sont visés des magistrats travaillant sur des dossiers particulièrement sensibles, à coups de “trojans” dissimulés dans des mails. La DGSI enquête.
L’attaque semble particulièrement ciblée. Depuis la semaine dernière, des magistrats et des avocats sont victimes d’une campagne malveillante. Rémy Heitz, procureur de la République, au nombre des juristes visés par cette attaque, a ouvert une enquête préliminaire et a saisi la DGSI, tant le dossier est sensible. En effet, les avocats visés sont souvent chargés d’affaires sensibles, et certains des juges appartiennent au parquet national financier.
Selon le JDD, qui a le premier rapporté cette information, Aude Buresi, juge d’instruction au pôle financier et derrière certaines des affaires les plus retentissantes de ces dernières années (affaire Khadafi, Société Générale, financement du Front National...), aurait elle aussi été victime de cette attaque. Si le Tribunal de Paris annonce que ses activités n’ont pas été perturbées, l’agenda de la juge a dû être revu, des convocations reportées...
Un bon vieux Cheval de Troie
Et si l’actualité fait la part belle aux ransomwares, il s’agirait ici d’un bon vieux trojan (cheval de Troie) diffusé au moyen de pièces jointes et de liens contenus dans des mails. Selon le témoignage, ce week-end sur France Inter, d’un magistrat victime de cette attaque, c’est en ouvrant un mail, et sa pièce-jointe, provenant d’un confrère que sa machine a été infectée et, selon ses dires, paralysée. En outre, l’attaquant aurait usurpé son adresse mail pour envoyer d’autres courriers électroniques à ses contacts.
Toujours selon le JDD, d’autres de ses confrères et consoeurs ont eux aussi vu leurs activités gênées par cette attaque. Le procureur de Paris prend l’affaire au sérieux. Outre l’enquête confiée à la DGSI, les services informatiques du tribunal examinent “les lourds dysfonctionnements provoqués par l'attaque informatique” et “ont d'ailleurs adressé des recommandations à l'ensemble des magistrats”.