Amazon a lancé jeudi dernier son premier magasin outre-Manche sans caisse ni paiement, fruit d'une technologie "Just Walk Out" qui inquiète.
Pas de caisse. Pas de paiement. Seulement une ribambelle de consommateurs qui déambulent entre les rayons, sélectionnent leurs produits puis quittent le magasin. Une grande première outre-Manche.
Amazon a ouvert son premier Amazon Fresh, un magasin alimentaire sans caisse calqué sur le modèle d’Amazon Go, à Eiling, dans le Sud-ouest de Londres, jeudi 4 mars, comme l’on rapporté plusieurs médias. C’est le premier du genre au Royaume-uni - alors qu’il est déjà présent et bien implanté dans de nombreuses villes américaines comme Seattle, New York, Chicago ou encore San Francisco. Amazon ambitionnait en 2018 d’en ouvrir 3000 à l’horizon 2021.
La principale innovation du magasin réside dans le fait qu’il n y a pas de caisse, ni de paiement immédiat par carte bancaire. Après avoir présenté leur application Amazon à l’entrée, les clients prennent les produits directement de l’étalage puis ressortent du magasin, un processus permis par la technologie « Just Walk Out » de l’entreprise.
Cette technologie diffère de la plupart des grandes chaînes d’alimentation où les clients doivent scanner leur article sur leur téléphone, comme le note la BBC pour les enseignes britanniques comme Marks and Spencer, Tesco ou Sainsbury’s.
Crainte sur la vie privée
La technologie Just Walk Out fonctionne de la même manière que celle pour les voitures autonomes, selon Amazon. A l’aide de capteurs, de vidéos issues de caméras, de la radio-identification ainsi que de l’intelligence artificielle et du deep learning, elle permet de déterminer « qui prend quoi dans le magasin. Dès qu’un produit est retiré de l’étalage, il est ajouté dans le caddie virtuel du consommateur », précise Amazon sur son site. Elle est, depuis mars dernier, disponible pour toutes les enseignes de distribution souhaitant l’utiliser.
Une technologie qui n’est pas du goût de tous. « Cela nous promet une expérience d’achat intégralement surveillée et complètement dystopienne », s’est inquiétée Silkie Carlo, directrice de l’association pour la lutte pour la vie privée Big Brother Watch, citée par la BBC.
Contre ces critiques, l’entreprise de Seattle a annoncé qu’elle ne lierait les informations sur les comptes Amazon des utilisateurs que pour 30 jours.
Alors que le géant s’étend progressivement outre-Manche, aucune date n’a encore été communiquée pour une commercialisation d'Amazon Go en France. « Nous n’avons pas de raison de retarder leur implantation en France, car ils sont plébiscités par la clientèle », assurait le directeur d’Amazon France, Frédéric Duval, le 28 avril 2020, lors d’une audition au Sénat et cité par Le Monde.