Depuis deux ans, le fonds d’investissement, ancien incubateur, est dans la tourmente. S’y ajoute désormais une plainte déposée par la direction contre l’ancien directeur, soupçonné d’avoir détourné 3 millions d’euros.
Dans la famille, on lave son linge sale en public. The Family, fonds d’investissement français, est au cœur d’une nouvelle affaire. L’ancien incubateur iconique de la French Tech (Heetch, Payfit, Algolia…) fait face à d’importantes difficultés financières à la suite de la crise sanitaire et, plus tôt cette année, à la grogne de ses actionnaires qui s’interrogeaient sur sa gouvernance.
Et voilà que des soupçons de détournement de fonds viennent alourdir une ambiance déjà pesante. Dans une publication de blog, Alice Zagury, cofondatrice de The Family, révèle que la direction de la société a déposé une plainte pour abus de confiance, faux et usage de faux, visant Oussama Ammar, l’ancien directeur de The Family.
Dans son post, elle explique que 3 millions d’euros collectés auprès des membres de la communauté ont été transférés vers les holdings d’Oussama Ammar. « D’octobre 2020 à septembre 2021, malgré les demandes répétées de tous ceux qui travaillent à The Family, nous n’obtenons aucune réponse claire à nos questions : pas la moindre documentation, ni preuve que des actifs ont bien été acquis » écrit-elle. En septembre 2021, à la demande des autres dirigeants de l’entreprise, le directeur démissionne.
Les égouts de la French Tech
La suite, selon la cofondatrice, ce sont des cabinets d’avocats, un médiateur, un cabinet d’audit, et toujours pas d’explication. D’où cette plainte déposée le 22 mars. « En faisant appel à la justice, nous défendons nos intérêts à tous. C’est notre responsabilité de dirigeants. The Family, tous ceux qui y travaillent, ses actionnaires et ceux qui ont investi dans les véhicules concernés sont des victimes » écrit-elle.
Sur LinkedIn, Oussama Ammar assure ne pas vouloir « être le bouc émissaire de tous les problèmes de The Family ». Il indique que toute l’affaire est « un différend légal entre associés sur fond de ressentiment personnel » qui fait l’objet depuis 2020 de tentative d’accord à l’amiable. Ses avocats auraient fait des « propositions », mais Oussama Ammar n’entre pas dans le détail, sinon qu’il doute que les investisseurs « aient été informés ».