L’autorité de régulation de l’internet russe Roskomnadzor souhaite infliger une amende à Google pour du « faux contenu » sur la guerre en Ukraine diffusé sur le site d’hébergement de vidéos YouTube.
Le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l'information et des médias de masse Roskomnadzor, menace Google de lui infliger une amende en raison de vidéos YouTube jugées « illégales », qui n’ont toujours pas été supprimées.
Le régulateur a prévenu dans un poste Telegram que l’amende pourra grimper jusqu’à 8 millions de roubles, soit environ 95.000 dollars. Rien de très dissuasif pour le géant du web propriétaire de YouTube. Mais si récidive il y avait, alors le montant grimperait jusqu’à 20% des revenus annuels de Google.
Du contenu « extrémiste » sur YouTube
Pour le Roskomnadzor la plateforme de vidéos « favorise la diffusion de faux contenus » sur « l'opération militaire spéciale » en Ukraine et discrédite l’armée russe. YouTube hébergerait de surcroit du contenu « extrémiste », comme des « appels à mener des actions violentes contre les militaires russes ».
Difficile de dire à quel contenu fait référence le Roskomnadzor. Mais déjà, le 18 mars dernier, le régulateur a déposé une plainte contre la plateforme. Il a demandé la suppression de vidéos qui encourageaient la destruction d’infrastructures en Russie et en Biélorussie. « Les actions de l'administration YouTube sont de nature terroriste et menacent la vie et la santé des citoyens russes », a fustigé le régulateur. « Roskomnadzor s'oppose catégoriquement à de telles campagnes publicitaires et demande à Google LLC d'arrêter de diffuser des vidéos anti-russes dès que possible »
Cette nouvelle intervient alors que la Russie n’en finit plus de verrouiller l’information dans le pays. Depuis peu, une loi peut condamner jusqu’à 15 ans de prison toute personne qui diffuse de « fausses nouvelles » sur l'armée russe. L’accès à Facebook Twitter et Instagram ont été bloqués et la menace d’une fermeture prochaine de YouTube est bien réelle.
De plus, le site d’hébergement a déjà pris des mesures à l’encontre de la Russie, ce qui ne devrait pas apaiser les esprits. Par exemple, les chaînes de médias soutenues par le Kremlin comme Russia Today RT et Sputnik ont été démonétisées et l’accès à leurs vidéos bloqué. Plusieurs autres chaînes associées au gouvernement ou à l’armée ont même été supprimées selon Bloomberg.